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Vers le développement d'une modalité d'intervention dans le champ de la ritualité pour des femmes ayant vécu un avortement volontaire comme la perte d'un enfant

Une Québécoise sur deux a recours à l'avortemest au moins une fois dans sa vie. Parmi ces personnes, plus de 20 % le vivront comme la perte d'un enfant, un contexte susceptible de les plonger dans un deuil douloureux et marginalisé. Cette souffrance méconnue qui demeure encore liée à de nombreux interdits de nature sociale, morale et ecclésiale, encourage le déai et la répression de la douleur chez des personnes qui en viennent à nier leur chagrin, avec les nombreuses conséquences physiques et psychosociales négatives qui en découlent La réalité de ces femmes qui donnent la vie et donnent la mort, mère et mort, est d'autant plus insupportable qu'elle demeure associée à un impossible discours, à d'impossibles gestes et par conséquent, à un impossible deuil. Face à cette problématique bien spécifique des deuils marginalisés liés à des interdits sociaux, les professionnels sont démunis et souhaitent la création d'outils d'intervention susceptibles de compléter les approches thérapeutiques plus traditionnelles. Pour dégager un sens et transformer cette praxis marquée par la souffrance, cette recherche s'articule sur les trois temps de la méthode généralement associés à la théologie pratique. Après avoir décrit le milieu à réélaborer et tracé les contours historiques, juridiques et sociaux entourant l'avortement au Québec, l'auteure présente une première extraction de connaissances acquise par l'observation systématique mise en lien avec l'expérience professionnelle et la réflexion dans et sur l'action. L'analyse et l'élaboration de la problématique complètent cette première compréhension praxéologique du réel es se centrant sur un moment d'écoute et d'attention auprès des femmes par le biais de récits de vie. La dramatique fondamentale qui s'en dégage met en lumière l'importance de la symbolisation dans leur vécu souffrant et un besoin profond d'expressions et de gestes pour se souvenir de l'enfant perdu, le pleurer et parvenir à se pardonner. Le deuxième grand moment de cette recherche concerne l'effort de problématisation avec les sciences humaines et les traditions de sagesse, dans lesquelles l'exploration se concentre sur l'expérience de la ritualité et établit une corrélation réciproque entre l'expérience de l'avortement de mène qu'avec un rite bouddhiste qui se réalise depuis trente ans au Japon, le mizuko kuyd. Le dernier moment du trajet méthodologique consiste à revisiter la praxis à travers l'expérimentation d'interventions symboliques et rituelles visant à assister ces femmes qui avortent d'un enfant, reconnaissant ainsi la perte qu'elles ont subie et permettant d'exprimer l'indicible. Dans un lieu sacré où elles incarnent indéniablement un sens inédit, symbolique et ritualité viennent autoriser le travail de deuil et la réconciliation avec soi.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QCU.157
Date January 2009
CreatorsTremblay, Christine
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/157/

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