Sur la base d’une étude historique des rapports entre les cycles techno-économiques du système mondial et le processus de transformation économique, politique et idéologique d’un pays périphérique comme l’Équateur, cette recherche présente une analyse critique sur le processus de développement du champ technoscientifique de ce pays et le projet de modernisation postnéolibéral mis en place par son gouvernement entre 2007-2017. L’exposition est organisée en deux parties. La première analyse les rapports entre les transformations techno-économiques mondiales et les cycles économiques et politiques locaux ; les rapports entre ces cycles, les vagues de modernisation du système d’éducation supérieure équatorien et la reproduction des élites locales ; et enfin, les rapports entre ces deux derniers et le processus de développement scientifique, technologique et industriel du pays. La deuxième partie est consacrée à l'étude en détail du dernier de ces cycles, caractérisé par la mise en place du projet postnéolibéral de modernisation technoscientifique. Cette étude se focalise particulièrement sur trois projets : la réforme de l’éducation supérieure, le programme de bourses d’étude à l’étranger et le projet de construction de Yachay, une ville dédiée à la science, à la technologie et à l’innovation. Les résultats de ces analyses dévoilent le caractère idéologique de ces projets, conçus et dirigés par un même réseau d’intellectuels et financés par l’essor des exportations de matières premières qui a accompagné cette phase ascendante du cycle périphérique. Enfermés dans leur quête idéologique d’un modèle de développement alternatif et les contraintes imposées par les processus de transformation du système mondial, ces acteurs ont fini par produire un projet de modernisation contradictoire basé sur une abstraction empirique adaptée à leurs besoins de légitimation politique. La fin de l’essor économique a dévoilé les limites de ce projet idéologique dont les résultats concrets sont une plus lourde bureaucratie, le gaspillage des ressources publiques et l’accumulation de pouvoir. Nous suggérons que ce résultat est un effet du décalage entre les cycles de transformation à la périphérie et au centre du système mondial et du processus de reconfiguration global liée à la montée de l’influence chinoise et au déploiement de la dernière vague de transformations techno-économiques. Cette recherchée s’inscrit ainsi dans la lignée de réflexion sur les transformations du système mondial. / Based on a historical study of the relationship between the techno-economic cycles of the global system and the economic, political and ideological transformations in Ecuador, this research presents a critical analysis of the development process of the technoscientific field in this country and the post-neoliberal modernization project implemented by its government between 2007-2017. The thesis has two parts. The first one develops an analysis on three levels: the relationships between the global techno-economic cycles and the political and economic transformations in Ecuador; the relationships between these transformations, the waves of modernization of the Ecuadorian higher education system and the reproduction of local elites; and the relationship between the latter and the scientific, technological and industrial development of the country. The second part presents a detailed study of the last cycle, characterized by the implementation of the post-neoliberal project of technoscientific modernization. This study focuses, particularly, on three projects: the higher education reform, the scholarship program for studies abroad and the Yachay technopole project. These analysis results reveal the ideological character of these projects, designed and directed by the same network of intellectuals and financed by the rise of commodity exports which accompanied this upward phase of the peripheral cycle. Trapped in their ideological quest for an alternative development model and the constraints imposed by the transformation processes of the global system, these actors have finally produced a contradictory modernization project based on an empirical abstraction adapted to their needs for political legitimization. The end of the economic upswing has unveiled the limits of this ideological project whose concrete results are a heavier bureaucracy, waste of public resources and the accumulation of power. We suggest that this result is an effect of the three interrelated processes: the gap between the transformation cycles at the periphery and at the center of the global system, the global reconfiguration linked to the rise of Chinese influence and the deployment of the latest techno-economic wave of innovation. This research aims thus to contribute to the debate on the historical transformations of the global system.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017EHES0090 |
Date | 15 September 2017 |
Creators | Chavez, Henry |
Contributors | Paris, EHESS, Friedman, Jonathan |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0023 seconds