Depuis le début du XXIe siècle, un type particulier d’images a envahi l’espace public constitué par Internet : il s’agit des images principales de profil, ces images que les utilisateurs de sites de réseaux sociaux choisissent pour les représenter auprès des autres individus connectés. Comme le plus souvent il s’agit d’une image du corps de celui ou celle qui s’affiche ainsi, il est intéressant de s’intéresser à cette pratique en la rattachant à des pratiques plus anciennes. Dans un premier temps, cette étude présente donc une perspective socio-historique en notant la ressemblance de la pratique de l’image principale de profil avec celle de l’autoportrait et du portrait commandé. Cela permet de remarquer plusieurs points de rupture ou d’inflexion dans l’usage de ce type d’images, mais aussi d’en dégager les usages sociaux typiques. Ensuite, l’observation d’un lieu particulier d’Internet permet de tirer les conclusions suivantes : si l’usage principal de ces images est facile à expliquer, elles servent à symboliser une présence dans des lieux non accessibles aux corps sensibles, ces images montrent toujours des éléments qui permettent de déduire une position sociale et elles sont fondamentalement identiques aux images produites avant Internet. Ensuite, l’étude de ces images montre qu’il y a un véritable continuum dans la manière de dévoiler son intimité qui permet d’affirmer que la frontière entre public et privé n’existe pas sur Internet. Finalement, ces images montrent une absence de canon quant à leur production et une multiplicité des façons de se mettre en scène qui laissent à penser qu’elles sont devenues des symboles à part entière dans la communication qui peut s’établir entre des étrangers sur Internet. / Since the beginning of the century, a new type of images is becoming more and more common in the public space built on the Internet : the profile’s main picture, these images network sites’ users are using to symbolize their self. It’s generally a picture of the Internet user’s body, which leads to a practice already existing. The first step of this essay is a sociohistorical perspective allowed by noticing that profile’s main picture are often self-portraits. It is then possible to establish a continuity between the practices of past centuries and what is visible on the Internet nowadays. The study of self-produced body images shows a gradual spread of their use from the wealthy to the lower strata of society until the mid-twentieth century. They were used mainly to show social status. After falling into disuse, this type of image is now used by one out of three persons worldwide. The observation of a particular Internet web site has allowed the collection of hundreds of main profile’s pictures. Their analysis has the following conclusions: If the main use of these images is to symbolize a presence in areas not accessible to sensitive body, these images still show elements that can be used to infer a social position and are substantially identical to the images produced before the Internet. Then, the study of these images shows that there is a real continuum in the way someone’s intimacy is revealed proving that the border between the public and the private does not exist on the Internet. Finally, these images show a lack of canon on their production and a multiplicity of ways of staging that suggest they have become meaningful symbols in the communication that can be established between strangers on the Internet.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/15939 |
Date | 12 1900 |
Creators | Boog, Hervé |
Contributors | Lafontaine, Céline |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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