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Travail des eaux et conflit de reconnaissance : analyses réflexive, herméneutique et critique / Conflicts of recognition amongst water sectors workers : a reflective, hermeneutic, and critical analysis.

Sur la base d’enquêtes de terrain menées en France auprès de travailleurs du service eau potable et assainissement, cette thèse explore la façon dont se tissent au cœur du travail les relations à soi, aux autres et à la nature pour en déceler les distorsions respectives. L’idée centrale est que c’est par la médiation de cette triple relation à soi, aux autres et à la nature que se construit une subjectivité au travail. C’est aussi par cette triple médiation qu’une subjectivité peut manquer à se construire et à inscrire l’histoire de ses pratiques dans un monde. Une double origine de ces distorsions a été identifiée. Premièrement, le cadre normalisant de l’organisation productive qui étouffe la puissance normative du travailleur et sa possibilité de tisser réflexivement des liens signifiants avec les autres et son environnement, et ultimement, avec soi. Secondement, autour des eaux, eau potable, eaux usées, se sont solidifiées des pratiques dépréciées et des représentations dépréciatives. Ces deux composantes expliquent la forme que prend la relégation des travailleurs des eaux et leur sentiment d’injustice. L’expérience de l’injustice décelée dans ce parcours des existences au travail, renforce la portée éthique et politique de cette enquête. La thèse examine finalement la possibilité d’ouvrir un espace de délibération où s’articuleraient de telles expériences. L’appropriation significative du travail est la condition de leur expression et celle de pratiques subversives par lesquelles torsion peut être faite aux structures polarisantes dont les travailleurs héritent. / Based on field investigations conducted in France among workers in the sanitation and drinking-water services, this dissertation studies how relationships to self, others and nature develop at work, but also how the relations between these three elements may become distorted. The principal argument is that at the core of work subjectivity is built throughout the mediation of this triple relationship between self, other, and nature. Moreover, throughout this triple mediation, subjectivity can fail to construct itself and thus to engrave the story of its practices in a world. A double source of distortions were identified. First, the normalizing frame of the productive organization, which stifles the normative power of the worker, as well as the individual’s opportunity reflexively to develop significant bonds with others, the environment, and finally the self. Second, water has significances which are articulated within a structure of domination. These two components explain how the workers are marginalised, as well as the feeling of injustice that results from this marginalisation. The experience of injustice, revealed in the course of existences at work, reinforces the ethical and political impact of this investigation. The dissertation finally examines how a deliberative space can open up where such experiences could articulate and express themselves. The appropriation of work as meaningful is the condition of this expression, but also of subversive practices through which polarizing structures, inherited by the workers, can potentially be transformed.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016LYSE3021
Date23 June 2016
CreatorsNou, Cécile
ContributorsLyon, Pierron, Jean-Philippe
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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