L'état de nature de Thomas Hobbes repose sur une étude des limites de la connaissance de
l'être humain. Ces limites sont considérables, si bien qu'il est selon Hobbes impossible pour le
genre humain de naturellement instaurer un système de vérité commun à l'espèce. L'homme est à
l'état de nature dans une situation que nous qualifions « d'anarchie épistémologique » ce qui se
traduit dans le Léviathan de Hobbes comme étant une situation de guerre de chacun contre
chacun. Ce n'est que par l'institution d'un souverain tout puissant que l'homme peut espérer
dépasser la condition de misère qui caractérise sa situation à l'état de nature. Le projet
philosophique et politique de Hobbes concerne donc essentiellement l'être humain dans sa
situation politique domestique. Hobbes ne consacre effectivement rien de substantiel à l'analyse
des relations internationales. Pourtant, le nom de Thomas Hobbes revient souvent à ce niveau
d'analyse, particulièrement lorsqu'il s'agit de conceptualiser les rapports interétatiques comme
étant analogues à ceux des hommes à l'état de nature. Cette transposition est à notre avis
problématique plutôt que constructive puisqu'elle ne reflète en rien les analyses du philosophe.
Nous proposons de démontrer ce point par le biais d'une étude exégétique de la pensée de
Hobbes. / Hobbes's state of nature rests upon an epistemological study of human nature. It reflects
important limits on the human capacity for establishing objective truths. In the state of nature
then, mankind will never be able to naturally and collectively institute an epistemological system.
Mankind is in the state of nature in a situation that we qualify as an '' epistemological anarchy '',
which in Hobbes's Leviathan is a situation of war of all against all. It is only through the
institution of a all-powerful sovereign that man can hope to free himself from the dire situation of
the state of nature. Hobbes's philosophical and political project then, concerns only human
activity on a domestic scale. Indeed, the english philosopher does not provide substantial
analytical material concerning international relations. However, the name of Thomas Hobbes is a
common one in discussions of international relations, specially when the conceptualisation of
interstate relations is understood as being analogous to that of man in the state of nature. We
consider that this analogy is not constructive, but problematic since it does not reflect Hobbes's
analyses at all. We will show that this is the case through an exegetic study of Hobbes's arguments
concerning human nature.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/16192 |
Date | 05 1900 |
Creators | Bastien, Louis-Philippe |
Contributors | Chung, Ryoa |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
Page generated in 0.0116 seconds