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Écoute, mémoire, durée dans les œuvres de Vladimir Jankélévitch, Jean Améry, Paul Celan et Jorge Semprún : Acousmatique de la souffrance, du totalitarisme et de l’anéantissement / Listening, memory, length of time in the works of Vladimir Jankélévitch, Jean Améry, Paul Celan and Jorge Semprún : Acousmatic of suffering, totalitarianism and annihilation

Le totalitarisme nazi, la souffrance, la mort de masse et d’êtres chers constituent des formes d’anéantissement présentes dans les parcours de Vladimir Jankélévitch, Jean Améry, Paul Celan et Jorge Semprun. Rescapés de la Seconde Guerre mondiale, ils ont subi, à des degrés divers, et dans des circonstances différentes, les épreuves de l’exil et des camps. Leurs expériences respectives de la Résistance, de la déportation, de la torture, de la tentation du suicide ouvrent à des écrits et des réflexions majeurs. La mémoire et la voix y sont convoquées afin de s’opposer au totalitarisme et à ses conséquences : la souffrance, le risque de la prescription conduisant à celui de l’oubli, et le caractère irréversible de la torture. Tandis que le bourreau a pour objectif de nier l’humanité de chaque supplicié, le rôle de la voix et de l’écoute sont déterminants. L’opéra Tosca illustre cette tension. La douleur confère à l’instant et à l’ipséité de chaque supplicié une expérience strictement individuelle qui peut néanmoins être décrite : l’invivable n’est pas nécessairement indicible.Voix et mémoire s’inscrivent dans l’inachevé. L’ascension, dans le quasi-silence désespérant des années trente, et le triomphe temporaire du nazisme, que la propagande radiophonique assure pour partie, puis sa défaite complète appellent la transformation dans la durée de l’Allemagne. Concomitamment, les évolutions musicales marquent des formes de refus de la répétition pour échapper à l’aliénation.Le cri possède pour fonction d’alerter. Mais de la mémoire de la Shoah au suicide, l’appel insurmontable de l’anéantissement conduit à revivre une violence que le poème et la musique tentent de surmonter. / Nazi totalitarianism, suffering, mass killing -including loved ones-, are all forms of annihilation that Vladimir Jankélévitch, Jean Améry, Paul Celan and Jorge Semprun went through. World War II survivors, they endured, at varying intensities and through different circumstances, the hardship of exile and of the camps.Their respective experiences of torture, deportation, the Resistance, and their consideration of suicide have brought prominent works and should lead us to major reflections.Remembrance and voice are weapons involved in the fight against totalitarianism and its consequences, of which: suffering, the risk of prescription leading to that of forgetting, and the irreversibility of torture.While the torturer aims to deny even the humanity of its victims, the role of voice and listening are decisive. Tosca Opera gives an accurate representation of this tension. Pain confers to the moment and to the uniqueness of each victim a strictly individual experience, which can nevertheless be described: the unbearable is not unspeakable. Voice and remembrance fall within the ‘unfinished’. Nazism’s ascent —in the practically desperate silence of the thirties—, its temporary triumph —that radio propaganda partly ensures—, and ultimately its complete defeat, call for the profound transformation of Germany overtime. Simultaneously, the contemporaneous cultural developments highlight the rejection of recurrence in music, in an attempt to escape alienation. The purpose of screaming is to alert. But from the Holocaust memory until the very notion of suicide, the devastating call of annihilation amounts to experience once more a violence that poetry and music seek to overcome.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017AZUR2046
Date21 December 2017
CreatorsBenveniste, Marc
ContributorsCôte d'Azur, Quillier, Patrick
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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