Return to search

L’impact des capacités d'inhibition et de flexibilité cognitive sur le taux de réussite d'une thérapie cognitivo-comportementale pour les tics chroniques

Le terme « tiqueur » est utilisé pour alléger le texte, et ce, sans préjudice. / Les tics sont des manifestations motrices ou phoniques, involontaires, soudaines, rapides, stéréotypées, non rythmiques et répétitives (Bloch & Leckman, 2009). Selon la cinquième version du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), le Syndrome Gilles de la Tourette (SGT) inclut la présence de tics moteurs multiples associés à au moins un tic phonique se manifestant plusieurs fois par jour, depuis plus d'un an (APA, 2013). Lorsqu’au moins un tic moteur ou phonique existe de façon isolée depuis au moins un an, le diagnostic de Trouble de tics chroniques est plutôt envisagé (TTC). Plusieurs études ont permis de montrer une similarité entre le SGT et le TTC du point de vue des comorbidités, ainsi que des variables neuropsychologiques et psychosociales associées (Spencer & al., 1995; Shapiro & Shapiro, 1982). Ainsi, plusieurs auteurs suggèrent que le TTC constitue une forme moins sévère du SGT (Jedynak, 2004).

Les effets néfastes associés aux tics chroniques sur la vie sociale, scolaire ou professionnelle sont suffisamment bien documentés dans la littérature scientifique (Cavanna, Servo, Monaco & Robertson, 2009; Robertson, 2006; Thibert, Day & Sandor, 1995). Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) représentent une bonne alternative à la médication dont les effets secondaires peuvent parfois être très incommodants. Toutefois, ces dernières montrent un taux d’efficacité très variable, de 30 % à 67 % selon les études (Verdellen, Van de Griendt, Hartmann & Murphy, 2011; Piacentini & al., 2010; O’Connor et al., 2015, 2008, 2005a, 2005b, 2001, 1997a, 1997b, 1997c). Pour cette raison, plusieurs auteurs ont tenté de prédire le taux de réussite thérapeutique associé à une TCC par une série de facteurs neuropsychologiques afin de trouver un élément d’explication à ces variations. La plupart s’accordent pour dire que le taux de réussite d’une TCC dépend du fonctionnement exécutif, et notamment des capacités d’inhibition et de flexibilité cognitive.

Les participants ciblés par cette étude sont des adultes âgés entre 18 et 50 ans souffrants d’un SGT ou d’un Trouble de tics chroniques (n = 92), comparés à des participants sans problème psychiatrique ou neurologique (n = 56). La cueillette de données s’est effectuée au Centre d’Étude sur les Troubles Obsessionnel-Compulsif et les Tics (CÉTOCT), entre 2003 et 2013. L’objectif du premier volet de cette étude visait à comparer les capacités d’inhibition et de flexibilité cognitive chez un groupe de participants atteints de tics chroniques et un groupe de participants neurotypiques (groupe témoin). D’autre part, l’objectif du deuxième volet visait à mesurer les capacités d’inhibition et de flexibilité cognitive chez deux sous-groupes de participants : un sous-groupe ayant fortement réussi une Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) pour les tics chroniques et un autre ayant faiblement réussi. Les résultats obtenus montrent que les participants atteints de tics chroniques présentent, de façon significative, de plus faibles capacités d’inhibition et de flexibilité cognitive qu’un groupe témoin. Toutefois, seules les capacités de flexibilité cognitive permettent de prédire significativement le taux de réussite thérapeutique associé à une TCC pour les tics chroniques. / Tics are involuntary motor movements or vocalizations which are sudden, rapid, stereotyped, non-rhythmic and repetitive (Bloch & Leckman, 2009). According to the fifth edition of the Diagnostic and statistical manual of mental disorders (DSM-5), Tourette’s Disorder (TD) includes multiple motor tics and at least one vocal tic that can be observed multiple times every day for more than a year (APA, 2013). When at least one motor or vocal tic can be observed for at least a year, Chronic Tic Disorder (CTD) is diagnosed instead. Multiple studies show similarities between TD and CTD for comorbidities as well as associated neuropsychological and psychosocial variables (Spencer & al., 1995; Shapiro & Shapiro, 1982). Many authors suggest that CTD is actually a milder form of TD (Jedynak, 2004).
The harmful effects of chronic tics on social, academic or professional life are extensively documented in the scientific literature (Cavanna, Servo, Monaco & Robertson, 2009; Robertson, 2006; Thibert, Day & Sandor, 1995). Cognitive-behavioral therapies (CBT) represent an alternative to medications whose side effects can sometimes be incapacitating. However, their success rate is highly variable, from 30% to 67% depending on the study (Verdellen, Van de Griendt, Hartmann & Murphy, 2011; Piacentini & al., 2010; O’Connor et al., 2015, 2008, 2005a, 2005b, 2001, 1997a, 1997b, 1997c). For this reason, many authors tried to predict the therapeutic success rate by using a series of neuropsychological factors in order to explain these variations. The general consensus is that the success rate of a CBT depends on executive functioning, notably on inhibition and cognitive flexibility.

Participants in this study are adults aged 18 to 50 suffering from TD or CTD (n = 92) who are compared to participants without a diagnosed psychiatric or neurological disorder (n = 56). The data was collected at the Centre d’Étude sur les Troubles Obsessionnels-Compulsifs et les Tics (CÉTOCT) between 2003 and 2013. The objective of the first part of this study was to compare the inhibition and cognitive flexibility of a group of participants with chronic tics and a group of neurotypical participants (control group). On the other hand, the aim of the second component was to measure inhibition and cognitive flexibility in two subgroups of participants : a subgroup that strongly succeeded in Cognitive Behavioral Therapy (CBT) for chronic tics and another with weak success. The results showed that participants with chronic tics had significantly lower inhibition and cognitive flexibility than a control group. However, only cognitive flexibility can significantly predict the therapeutic success rate associated with CBT for chronic tics.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/18493
Date01 1900
CreatorsHamel, Nadia
ContributorsO'Connor, Kieron, Lavoie, Marc
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

Page generated in 0.0028 seconds