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Leadership et influence des États-Unis dans la lutte globale contre la traite des personnes. Étude de cas ˸ le Costa Rica / The leadership and influence of the United States in the global fight on human trafficking. Case of study ˸ Costa Rica

Cette thèse a pour objectif de comprendre, dans une approche pluridisciplinaire, pourquoi et comment les États-Unis affirment continuellement leur leadership et leur influence dans la lutte globale contre la traite des personnes. Forte d’un corpus varié mêlant rapports internationaux, archives gouvernementales et non gouvernementales ou encore entretiens, cette étude postule que les États-Unis manifestent, depuis la période de l’entre-deux-guerres, leur capacité à exercer un leadership et une influence dans la lutte globale anti-traite. Cette recherche montre que la motivation des États-Unis à fabriquer et à diffuser ses propres normes anti-traite sur la scène internationale a toujours eu (de 1920 à nos jours) pour corollaire la promotion de valeurs socio-morales, notamment celles ayant trait aux politiques de genre et à la sexualité. Cependant, pour atteindre cet objectif, le style de leadership ainsi que les outils d’influence mobilisés diffèrent d’une période à une autre. Cette thèse permet d’examiner les vives querelles et compétitions institutionnelles entre le Congrès et le département d’État, particulièrement sur la façon dont les États-Unis devraient exercer leur puissance en matière en lutte globale anti-traite. L’étude met en évidence que c’est au tournant du siècle que les revendications du pouvoir législatif s’imposent, soit le rôle de vecteur et de leader du pays dans cette cause à l’échelle internationale, en privilégiant l’approche unilatérale. L’enjeu qui pousse les États-Unis à adopter l’approche du carrot-and-stick vis-à-vis des pays qui ne s’engagent pas dans cette lutte selon les standards étasuniens se situe dans le droit et la norme : il s’agit d’imposer l’adoption de leur propre législation fédérale aux autres pays, soit le TVPA (Trafficking Victims Protection Act of 2000, Loi 2000 relative à la protection des victimes de la traite). C’est ce que démontre l’étude de cas sur le Costa Rica. Le gouvernement costaricien appréhende la question de la traite des personnes en termes sécuritaires et non socio-moraux comme l’y incite Washington. Par conséquent, lors de l’évaluation annuelle mondiale effectuée par le département d’État, laquelle observe les efforts fournis en matière de lutte contre la traite des personnes, le Costa Rica se voit relégué dans une mauvaise catégorie, et ce depuis dix-sept ans. Enfin, au regard du leadership socio-moral des États-Unis en matière de lutte anti-traite, la coopération avec le Costa Rica s’organise surtout avec les ONG qui adhérent à la réponse socio-morale étasunienne. / The objective of this dissertation is to understand, from a multidisciplinary perspective, why and how the United States continually affirms its leadership and influence in the global fight on human trafficking. Supported by a wide range of sources, including international reports, government records and interviews, this study makes the assertion that, since the interwar period the United States has demonstrated its ability to lead and exert an influence in the global anti-trafficking fight. This research shows that the motivation of the United States to create and propagate its own anti-trafficking norms in the international sphere has always (since the 1920s) resulted in the promotion of socio-moral values—most notably those having to do with policies related to gender and sexuality. However, in order to achieve this objective, both the style of the United States’ leadership and the mechanisms of its influence have varied over the years. This dissertation examines the fierce quarrels and institutional competition between Congress and the Department of State, particularly regarding the manner in which the United States should exert its power in the global anti-trafficking fight. This study brings to light the fact that it is at the turn of the 21th century that demands on the US legislature are critical, specifically because of its role as a natural leader in this cause at the international level, favoring a unilateral approach. The challenge that forces the United States to adopt a carrot-andstick approach with countries that refuse to follow the American example in this fight is a legal one: it is to impose the adoption of their own federal legislation on other countries, specifically the TVPA (Trafficking Victims Protection Act of 2000). This is illustrated by the case study of Costa Rica. The Costa Rican government frames the question of human trafficking in terms of security and not socio-morals as encouraged by Washington. Consequently, in the U.S. State Department’s annual global review of efforts made to combat anti-trafficking, Cost Rica has been poorly ranked for the last 17 years. Finally, with respect to the socio-moral leadership of the United States in the fight against human trafficking, the cooperation of Costa Rica is mainly organized with NGOs who adopt the American socio-moral response stance.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCA070
Date13 July 2018
CreatorsAboutaher, Myriem
ContributorsSorbonne Paris Cité, Blanquer, Jean-Michel
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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