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Le « travail du sexe ». Genèses et usages d'une catégorie politique / « Sex work ». Genesis and uses of a political category

La « prostitution » constitue actuellement un problème public en France, au croisement de luttes pour la réinsertion sociale ou la prévention sanitaire, contre les agressions ou pour l’obtention de droits. Différents collectifs se mobilisent pour imposer des définitions concurrentes entre deux pôles : l'abolition d'une « violence » et la reconnaissance d'un « travail ». De ces définitions découlent des revendications sur la réglementation de l'activité et la représentation du groupe.Partant de ce constat, cette thèse décrit la construction socio-historique du « travail sexuel » : la lutte d'un groupe minorisé pour s'approprier le pouvoir de définir le problème dont il fait l'objet. L'analyse part de la revendication de l'« invention » de la catégorie en 1978 aux États-Unis, jusqu'à l'adoption de la « loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel » en avril 2016 en France. Elle se fonde d'une part sur un corpus documentaire pour retracer la diffusion et les usages de la catégorie, d'autre part sur une trentaine d'entretiens avec des personnes impliquées dans ces mobilisations pour restituer leurs parcours et leurs positions.La thèse montre d'abord des usages et des sens variés du « travail sexuel » selon les contextes, s'inscrivant notamment dans le mouvement féministe, la lutte contre le VIH/sida ou les débats sur l'immigration. Elle montre aussi une appropriation partielle du problème avec l'émergence d'un mouvement de « travailleur·se·s sexuel·le·s » au niveau international et en France. Elle montre enfin les difficultés de ce mouvement à imposer sa définition du « travail » et les déplacements qui en résultent des espaces et des objets de la lutte. / “Prostitution" is currently a public problem in France, at the intersection of struggles for social rehabilitation or health prevention, against assaults or for rights. Different groups are mobilizing for competing definitions between two poles : the abolition of "violence" and the recognition of a "work". From these definitions follow claims for the regulation of the activity and the representation of the group. On this basis, the thesis describes the socio-historical construction of "sex work" : a struggling group for the power to define the problem which constitutes itself as a minority. The analysis begins at the "invention" of the category, which is claimed in 1978 in the United States, until the "loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel" adopted in April 2016 in France. It is partly based on documents to track the circulation and the uses of the category, and on thirty interviews with people involved in these protests to restore their career and their positions. The thesis first shows various uses and meanings of "sex work" in different contexts, thus joining the feminist movement, the fight against HIV / AIDS or debates on immigration. It also shows a partial ownership of the problem with the emergence of an international and french movement of “sex workers”. Finally, it shows the difficulties this movement finds to impose its definition of "work" and resulting displacements about spaces and objects of the struggle.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016LYSEN018
Date14 September 2016
CreatorsSimonin, Damien
ContributorsLyon, Mathieu, Lilian
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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