Depuis ces vingt dernières années, la représentativité des organisations internationales est au cœur du débat politique sur la réforme des institutions de la gouvernance mondiale. Considérée comme un enjeu clé de leur légitimité, la représentativité apparaît à la fois comme une qualité liée au fait de « bien représenter » mais aussi comme un objet dont se saisissent les institutions pour permettre à certains acteurs d’en représenter d’autres. À partir d’une recherche menée dans le cadre de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur une période s’étendant de 1919 à 2014, nous proposons de recourir à la notion de « valeur pratique » pour aborder cette notion polysémique et ambivalente qu’est la représentativité dans le cadre d’une organisation internationale à la fois particulière et emblématique des enjeux soulevés aujourd’hui par le problème de la représentativité. Créée en 1919, l’OIT est en effet, à la différence de toutes les autres organisations internationales du système des Nations unies et de Bretton Woods, la seule à être composée non seulement des représentants des gouvernements mais aussi des représentants des organisations syndicales de travailleurs et d’employeurs (représentation tripartite). L’OIT constitue donc un cas particulièrement intéressant pour étudier la représentativité sur le long terme à la fois au niveau des États et des acteurs non étatiques. Sur le plan méthodologique, nous défendons l’intérêt d’une démarche socio-historique qui accorde une place importante aux représentations des acteurs, sans pour autant faire l’économie de l’analyse des pratiques de représentation objectivables à travers le temps. / In the past two decades, the representativeness of international organisations has been at the heart of political debates on the reform of world governance institutions. Representativeness is key to the legitimacy of international organizations. It entails the fact of "representing well" but also constitutes a tool which the institutions use in order to make certain actors represent others. Building on empirical research on the International Labour Organisation (ILO) from 1919 to 2014, this work develops the concept of "practical value" to address the polysemous and ambivalent notion of representativeness. The case of the ILO is both particular and emblematic of the problems that representativeness poses today. Indeed, unlike the United Nations or Bretton Woods systems, the ILO, created in 1919, is the sole international organisation composed of government representatives and representatives from workers’ and employers’ unions (tripartite representation). Hence, the ILO is a particularly interesting case to study representativeness over the long term at the level of states and non-state actors. Methodologically, this work defends a socio-historical approach that gives a central place to actors’ conceptions about representativeness, while also analysing the way representational practices are objectivised through time.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014IEPP0044 |
Date | 14 November 2014 |
Creators | Louis, Marieke |
Contributors | Paris, Institut d'études politiques, Devin, Guillaume |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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