Le vieillissement démographique, dont la plus forte incidence se manifeste dans les pays industrialisés, produit de nouveaux phénomènes sociaux. Ceux-ci méritent qu'on s'y attarde pour mieux comprendre les enjeux qui y sont reliés. L'espérance de vie étant plus longue, cela entraîne indubitablement une succession de pertes pour les aînés. La déficience visuelle est une des pertes estimées comme la plus redoutable. Lorsqu'elle survient en âge avancé, elle entraîne des conséquences majeures dans toutes les sphères de vie et compromet l'autonomie. Certains aînés sombrent insidieusement dans la dépression; risque qui serait de deux à cinq fois plus élevé chez les personnes âgées ayant une déficience visuelle que chez d'autres personnes du même groupe d'âge. En référence à ce problème, ce mémoire de maîtrise s'intéresse à l'angle psychosocial de la dépression chez les personnes de 65 ans et plus ayant une déficience visuelle. Cette étude exploratoire s'inscrit dans le cadre d'une maîtrise en travail social dirigée par Madame Michèle Charpentier, dont l'expertise en gérontologie sociale permet l'évolution des connaissances en regard de la situation sociale des aînés au Québec. Pour ce faire, une méthodologie de recherche qualitative et d'approche inductive permet de traduire les perceptions de dix sujets de l'Institut Nazareth et Louis-Braille (INLB), lesquels constituent notre échantillon. Trois dimensions ont fait l'objet de l'analyse: la déficience visuelle, l'avancement en âge et la dépression. Un entretien semi-dirigé a permis de colliger un contenu riche d'expérience en fonction de ces trois angles d'analyse. Selon le modèle théorique utilisé en réadaptation visuelle (Processus de production du handicap [PPH]), cette étude contribue à faire progresser la compréhension du phénomène par la proposition d'un référentiel psychosocial pouvant consolider la compréhension de la réalité sociale des aînés du Québec. Les résultats de recherche démontrent qu'il existe des difficultés d'adaptation chez les aînés faisant face à une perte importante de vision parce qu'ils sont majoritairement conditionnés par des représentations et des préjugés négatifs liés à la déficience visuelle, à l'âgisme et à la dépression. Des points de convergence et de divergence émanent selon que certains aînés ont vécu ou non un état dépressif à la suite de la perte de leur vision. Bref, ce que la personne pense d'elle-même relativement à son handicap et l'image que la société lui renvoie auraient une influence majeure sur la capacité ou l'incapacité des aînés ayant une déficience visuelle à se résilier à celle-ci. L'apport d'un soutien de qualité demeure un incontournable pour s'adapter à une telle perte, pourvu que l'aide apportée réponde aux besoins précis de chaque aîné.
______________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : personnes âgées, déficience visuelle, dépression, approche psychosociale.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.4611 |
Date | 03 1900 |
Creators | Baignée, Diane |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/4611/ |
Page generated in 0.0024 seconds