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Vers la maximisation des réserves minérales corporelles de la cochette afin d'optimiser les performances, la longévité et la durabilité

Une réduction des apports alimentaires de phosphore (P) aux porcs en engraissement, à des niveaux qui garantissent des performances de croissance maximales et une minéralisation osseuse adéquate, est aujourd'hui largement utilisée par l'industrie pour limiter l'utilisation des phosphates et l'impact environnemental associé aux rejets de ce minéral. L'usage d'une telle pratique nutritionnelle n'est pas encouragé chez les cochettes ou les truies de remplacement considérant qu'elles doivent maximiser leurs réserves minérales osseuses pour faire face aux fortes demandes dans les multiples phases de gestation et lactation à venir. Cette pratique demeure néanmoins présente dans certains contextes de production comme la Suisse où les cochettes sont élevées et alimentées avec les porcs à l'engrais et reçoivent ainsi les mêmes apports de P que ces derniers qui ne vise pas une maximisation des réserves osseuses. Par la suite, il est donc crucial d'augmenter la minéralisation osseuse pour qu'elle soit maximale avant leur début de carrière. Il est important de noter que peu d'études ont été consacrées aux truies de remplacement et leurs besoins en P et Ca sont ainsi moins bien connus que ceux des porcs en croissance. Le but du présent travail de thèse était donc de progresser dans la détermination des apports optimaux de Ca et P pour maximiser la minéralisation osseuse des cochettes dans différents contextes de production, soit des élevages destinés aux cochettes uniquement ou avec les porcs en croissance jusqu'au poids d'abattage de ces derniers. L'approche utilisée se basait sur l'expérimentation in vivo pour générer des données sur la truie de remplacement et réfléchir à l'adaptation des modèles de détermination des besoins des porcs en croissance pour prédire ceux des cochettes adéquatement. La première phase de ce travail de thèse nous a permis de vérifier l'impact d'une stratégie de déplétion et de réplétion de Ca et P digestible (Pdig) sur la cinétique de dépôt des tissus osseux et mous chez la cochette. Il s'agissait entre autres d'évaluer l'aptitude d'une telle stratégie à induire des régulations pour augmenter l'utilisation des minéraux afin de compenser un déficit de minéralisation osseuse induit entre 60 et 95 kg de PV par un aliment déficient en Ca et Pdig suivi d'un régime contenant des quantités normales ou excessives de Ca et Pdig entre 95 et 140 kg de PV. La seconde partie nous a permis de tester l'hypothèse que la récupération de la minéralisation osseuse après un déficit de minéralisation osseuse chez les cochettes était complète dans tous les os individuels ou les régions osseuses en utilisant l'absorptiométrie bi-énergétique à rayon-X (DXA). Les résultats de ces deux études montrent le potentiel de réduire les apports de P alimentaire sans modifier les performances de croissance et confirment la capacité des cochettes déplétées à récupérer après 2 à 4 semaines leur retard de minéralisation osseuse dans le corps entier et dans tous les os individuels ou les régions osseuses lorsqu'elles sont nourries au moins au besoin à partir de 95 kg de PV. La partie modélisation du travail était consacrée à la comparaison des données de rétention corporelle de Ca et P avec nos données de composition corporelles obtenues dans les étapes précédentes en utilisant les traitements apportant des apports élevés de P avec les rétentions simulées par différents modèles de prédiction des besoins en P existants chez les porcs à l'engrais. Les résultats montrent des différences importantes entre les valeurs prédites par ces modèles et donc avec les données expérimentales. Cette comparaison des rétentions corporelles de P, de Ca et de cendres entre les modèles de besoin des porcs qui sont utilisés pour les cochettes et des données réellement mesurées chez des cochettes constitue une étape essentielle dans le développement de modèles mieux adaptés aux cochettes afin de proposer des recommandations à même de maximiser la minéralisation osseuse avant leur début de carrière. Ce travail de thèse a permis de progresser dans la compréhension de l'impact des particularités d'élevages des cochettes de remplacement sur le métabolisme phosphocalcique pour faire évoluer nos modèles de prédiction des besoins. Il a de plus permis de suggérer des stratégies d'alimentation aptes à permettre une maximisation de la minéralisation osseuse malgré l'élevage des cochettes avec les porcs en croissance telle que pratiquée en Suisse, sans modification des performances des animaux et avec un impact environnemental faible. / Reducing the dietary phosphorus (P) intake of fattening pigs to levels that ensure maximum growth performance and adequate bone mineralization is now widely used by the industry to limit the use of mineral phosphates and the environmental impact associated with the release of this mineral. The application of such feeding strategy is not encouraged in gilts or replacement sows considering that they must maximize their bone mineral reserves to meet the high demands of the multiple phases of gestation and lactation. However, this practice is still present in some production contexts such as Switzerland where gilts are raised and fed with fattening pigs and thus receive the same P intake as the latter, which does not aim at maximizing bone reserves. It is therefore crucial to increase bone mineralization to a maximum before the start of their career. It is important to note that few studies have been devoted to replacement sows and their P and Ca requirements are thus less well known than those of growing pigs. The purpose of this thesis was to progress in determining optimal P and Ca intakes to maximize bone mineralization in gilts in different contexts of production, from gilt-only farm to farm with growing pigs up to slaughter weight. The approach used was based on in-vivo experimentation to generate data on the gilts in order to reflect on the adaptation of the models for determining the needs of growing pigs to predict those of gilts adequately. The first phase of this thesis allowed us to verify the impact of a depletion and repletion strategy of Ca and digestible (Pdig) on the kinetics of bone and soft tissue deposition in gilts. One of the objectives was to evaluate the ability of such a strategy to induce regulations to increase mineral utilization in order to compensate for a bone mineralization deficit induced between 60 and 95 kg of BW by a Ca and Pdig deficient diet followed by a diet containing normal or excessive amounts of Ca and Pdig between 95 and 140 kg of BW. The second part allowed us to test the hypothesis that recovery of bone mineralization after a bone mineralization deficit in gilts was complete in all individual bones or bone regions using dual energy X-ray absorptiometry (DXA) The results of these two studies show the potential to reduce the dietary P intake without altering growth performance and confirm the ability of depleted gilts to recover from delayed bone mineralization in the whole body and in all individual bones or bone regions after 2 to 4 weeks when fed at least as needed from 95 kg BW. The modeling part of the thesis was devoted to the comparison of body P retention and body composition Ca data obtained in the previous steps with the treatments providing high P intakes and the requirements simulated by different existing P requirement prediction models in fattening pigs. The results show significant variability between the prediction of these models and the experimental data. This comparison of body retention of P, Ca and bone ash between pig requirement models used for gilts and data measured in gilts is an essential step in the development of models better adapted to gilts in order to propose recommendations for maximizing bone mineralization before the beginning of their career. This thesis has allowed us to progress in our understanding of the impact of the breeding particularities of gilts on phosphocalcic metabolism in order to evolve our models of prediction of needs. It also allowed us to suggest feeding strategies that would allow maximization of bone mineralization despite the rearing of gilts with growing pigs as practiced in Switzerland, without modifying the animals' performance.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/113845
Date20 March 2023
CreatorsFloradin, Piterson
ContributorsLétourneau Montminy, Marie-Pierre, Pomar, Candido
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeCOAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xx, 194 pages), application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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