Nous nous proposons dans cette étude d'analyser l'œuvre narrative, théâtrale et théorique de l'écrivain italien Natalia Ginzburg (1916-1991) au travers de la notion d'insignifiance. Tout en mettant en évidence les ressemblances et les divergences entre ce corpus et des courants littéraires du XXe siècle qui se sont interrogés sur la question du sens de l'œuvre et du monde tels que l'Absurde et le Nouveau Roman, nous cernerons ce que recouvre d'un point de vue axiologique et d'un point de vue sémantique la notion d'insignifiance.Ce corpus produit un effet d'insignifiance grâce à un style et des procédés d'écriture qui tendent à niveler le signifiant et l'insignifiant. Notre objectif principal est de montrer que d'un point de vue axiologique, l'œuvre ne valorise pas l'insignifiant et le petit au détriment du signifiant et du grand. Grâce à " l'understatement ", l'auteur a dissimulé le signifiant (l'Histoire et Dieu) qui réémerge, non seulement intentionnellement de l'écriture, à travers des réseaux de symboles et de récurrences, mais aussi inconsciemment grâce au rythme et à la musicalité spécifiques de ce style. Dans ce système où tout fait sens, le lecteur est appelé à amplifier la portée de ce qui est dit et à expliciter les nombreux indices et références intertextuelles. Par ailleurs, si Ginzburg vise la représentation d'un réel au sein duquel tout aurait une importance égale, c'est parce que signifiant et insignifiant s'équivalent au sein d'une approche totalisatrice du réel qui relève d'une dimension métaphysique influencée par la psychanalyse jungienne et le mysticisme juif.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00932774 |
Date | 08 December 2012 |
Creators | Palmieri, Vanina |
Publisher | Université de la Sorbonne nouvelle - Paris III |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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