Depuis les vingt dernières années, les techniques numériques connaissent un développement sans précédent et semblent favoriser une diversification des formes de réception des contenus audiovisuels. La délinéarisation de ces contenus, la multiplication des offres d’accès ou encore l’entrée de nouveaux acteurs industriels dans la filière audiovisuelle nous poussent à interroger ce que veut dire aujourd’hui « regarder la télévision ». Ce travail doctoral propose de dépasser la question de la pérennité de la télévision comme média de flux en interrogeant plutôt les évolutions des pratiques audiovisuelles des publics dans leurs dimensions symboliques, sociales et affectives. En s’appuyant sur une enquête menée dans plus de quarante foyers et auprès de professionnels du secteur télévisuel, cette recherche montre ainsi que les cadres de réception des publics se complètent et s’articulent plus qu’ils ne s’opposent. Par ailleurs, au travers d’une analyse des mutations des stratégies industrielles, il est également montré que les rapports de force entre chaînes de télévision et acteurs industriels de la communication (du Web, des télécommunications ou du matériel) n’impliquent pas nécessairement une remise en cause du rôle d’intermédiation des chaînes ou de la fonction structurante du modèle socio-économique de flot dans cette filière. Cette recherche souligne également la continuité de l’ancrage domestique des pratiques audiovisuelles malgré la multiplication des écrans et des formes d’accès aux contenus. Ainsi, les usages que les publics ont du numérique ne redessinent pas fondamentalement les rapports familiaux et les modes d’habiter. Au contraire, ces relations symboliques sont parfois renforcées au travers de (ré)appropriations quotidiennes des espaces-temps du foyer, dont les pratiques émergentes sont le support. Cette analyse du rôle des pratiques audiovisuelles dans la création des liens qui se tissent entre les personnes vivant sous le même toit permet ainsi de montrer en quoi ces pratiques participent à la construction du sentiment de « chez-soi » et font partie intégrante de l’économie morale du foyer. / For the last twenty years, digital technology achieved an unprecedented development and seem to accelerate a diversification of the forms of audiovisual contents reception. The delinearization of these contents, the multiplication of the access offers or the entry of new industrial actors in the audiovisual sector push us to question what "watching television" means today. This PhD tries to go beyond the question of the durability of television as a broadcast media by questioning rather the evolution of the public audiovisual practices in their symbolic, social and affective dimensions. Based on a study conducted in more than 40 homes and with professionals of the television sector, this research shows that public reception frames are complementary and articulated more than in opposition. Moreover, through an analysis of the industrial strategies mutations, it is also shown that the balance of power between television channels and communication industries (Web, telecommunications or hardware) does not necessarily put in danger the intermediation role of the channels or the structuring function of the flow model. This research also highlights the continuity of the importance of the domestic dimension in the audiovisual practices despite the multiplication of the devices and the contents offers. Therefore, the uses of the digital technology do not fundamentally redraw the family relations and the modes of living. On the contrary, these symbolic relationships are sometimes reinforced by the daily (re)appropriations of the household spaces-times, through the emerging practices. This analysis of the linking role between people living under the same roof that the audiovisual practices perform shows how they contribute to the construction of the feeling of "home" and are an integral part of the household moral economy.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018GREAL021 |
Date | 29 October 2018 |
Creators | Blanc, Guillaume |
Contributors | Grenoble Alpes, Martin-Juchat, Fabienne, Lafon, Benoît |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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