Contrairement à la conception traditionnelle de la figure poétique considérée soit comme simple ornement du discours soit comme écart par rapport à un niveau ordinaire et neutre du langage, la poésie de Victor Hugo et de Michel Deguy incite à penser le langage figuré et le langage ordinaire dans leur continuité, en les opposant à l’absence du langage. Ce travail tend à circonscrire le langage figuré à partir des représentations de l’indicible et de l’invisible dans Les Contemplations de Victor Hugo et dans l’œuvre poétique et théorique de Michel Deguy qui dévoilent la nature collective profonde du langage, de la perception et de la pensée. De là, les racines rhétoriques et herméneutiques du langage permettront de nourrir une réflexion sur le phénomène de partage comme articulation entre le subjectif et l’intersubjectif, entre l’intime et le commun et entre la sensation, l’affect et la forme. L’objet du partage intersubjectif se dessine dans la forme élémentaire de l’affect étendu de la douleur à la joie, du bon au mauvais et de la pitié à la jouissance. La réunion de la pensée du corps et de l’abstraction au sein d’une pensée de l’éthique constitue une proposition de relecture des deux poètes de la menace d’une apocalypse à la fois langagière, conceptuelle et morale. / Contrary to the dominant conception of the poetic figure as a simple discourse ornament or as a stylistic deviation from the ordinary and neutral language, Victor Hugo’s and Michel Deguy’s poetry leads to a continuity between ordinary and poetic language by jointly contrasting both of them to absence of language. This work tends to define poetic language on the basis of representations of the unspeakable and the invisible in Victor Hugo’s Les Contemplations and in Michel Deguy’s poetic and theoretical writings, revealing deep collective nature of the language, perception and reasoning. Rhetoric and hermeneutic roots of language then enable contemplation on the act of sharing that reflects a joint between subjective and intersubjective, intimate and common as well as between affect and form. The object of a sharing act is being drawn within the elementary form of the affect, laying between pain and joy, the good and the bad, and, finally, pity and sexual pleasure. The junction of the concept of body with the concept of abstraction as an ethical problem contributes to a new comprehension of these two poets of approaching linguistic, conceptual and moral apocalypse.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA040075 |
Date | 22 February 2013 |
Creators | Majerska, Silvia |
Contributors | Paris 4, Univerzita Komenského (Bratislava), Molinié, Georges, Bednárová, Katarína |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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