Ce mémoire vise à analyser le processus de construction de l'identité collective du mouvement
queer à Montréal dans un contexte francophone. Bien que plusieurs travaux portent en partie sur les
groupes militants queers québécois, aucune recherche ne s'est employée à comprendre comment les
militant.es queers à Montréal se constituent comme un collectif qui développe une identité. Pour
analyser le processus de construction de l'identité collective du mouvement queer montréalais, je
m'appuie sur la théorie de Melucci (1985; 1996), qui définit l'identité collective d'un mouvement selon
plusieurs axes : les champs d'action, les moyens employés et les fins visées, ainsi que le mode
d'organisation.
Afin de répondre à cette question de recherche, j'ai effectué une recherche documentaire ainsi
que sept entrevues avec des militant.es queers montréalais.es francophones. L'analyse des données a
été faite grâce à divers travaux qui portent sur les champs d'action, les valeurs, les fins et moyens, le
mode d'organisation de mouvements contemporains anti-autoritaires et anti-oppressifs, ainsi qu'en
fonction de trois dimensions élaborées par Melucci (1985) : le conflit, la solidarité et les limites du
système. Je conclus que l'identité collective comme processus s'articule autour de plusieurs enjeux :
premièrement, la diversité des champs d'action, les valeurs anti-oppressives, les relations d'affinités, le
mode de vie alternatif et le mode d'organisation anti-oppressif des militant.es queers permettent au
mouvement de créer une solidarité interne, d'affirmer une position anti-autoritaire qui brise les limites
du système dominant et de se différencier du mouvement LGBT mainstream. Par ailleurs, les actions
militantes concrètes qui réalisent le changement dans l'ici et maintenant participent à créer une
solidarité et une reconnaissance entre militant.es, ainsi qu'à mettre en lumière un conflit avec le
système dominant oppressif. Enfin, les perspectives francophones sur le mouvement queer ne semblent
pas donner au bilinguisme du mouvement un rôle fondamental dans la construction de son identité
collective. Cependant, l'intérêt marqué des militant.es francophones comparativement aux militant.es
anglophones pour la politique institutionnelle fait émerger de nouvelles interrogations sur l'impact que
pourrait avoir le mélange des cultures francophone et anglophone à Montréal sur la culture politique et
l'identité du mouvement. / This dissertation aims at analyzing the process of construction of the collective identity of the
Montreal queer movement in a french-speaking context. Although several works partly focus on queer
militant groups from Quebec, no research tries to understand how queer militants in Montreal are
formed as a collective which develops an identity. To analyze this process, I employ Melucci's theory
(1985; 1996), which defines the collective identity of a movement according to three axes : the field of
action, the means used and the ends aimed, as well as the forms of organization.
In order to answer this research question, I carried out a documentary research and seven
interviews with french-speaking queer militants from Montreal. The data analysis is based on various
works concerning the fields of action, the values, the means and the ends, as well as the forms of
organization of anti-authoritative and anti-oppresive contemporary movements, but also through three
dimensions developed by Melucci (1985) : the conflict, the solidarity and the limits of the system. I
argue that collective identity is articulated around several challenges : firstly, the diversity of the fields
of action, the anti-oppressive values, the relation of affinity and the anti-oppressive form of
organization of the queer militants allow the movement to create an internal solidarity, affirm an antiauthoritarian
position which breaks the limits of the dominant system, and dissociate itself from the
mainstream LGBT movement. In addition, concrete militant actions play a part in the social change
here and now, contribute to creating solidarity and recognition between militants and reveals a conflict
with the dominant oppressive system. Lastly, from the perspective of its french-speakers, the bilingual
feature of the queer movement does not play a fundamental role in the construction of its collective
identity. However, the shown interest of french-speaking militants for the institutional policy by
comparison with english-speaking militants brings up new questions concerning how the mixture of
the french-speaking and english-speaking cultures might have an impact on the political culture and the
identity of the queer movement in Montreal.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/14007 |
Date | 02 1900 |
Creators | Pabion, Laurie |
Contributors | Dufour, Pascale |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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