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Mobilité urbaine et navigation socio-spatiale à Bobo-Dioulasso, un angle pour saisir une ville africaine

Research on perception and characterisation of African cities is generally divided between two theses. The first, known as Euro-centric because of its analytical capacity based exclusively on the European cities model results on image of African cities as elusive, unknowable, informal entities. Faced with this vision, a postcolonial vision has emerged urban studies, calling for a change of paradigm. The latter's main objective is to revisit these criticisms about African cities through an approach that refutes these characterisations by placing at the heart of the debate the way in which African cities are perceived and experienced by their inhabitants and by looking closely at the often-inventive practices of these populations. To achieve this objective, this thesis focuses on the social universe of taxi drivers using the concept of socio-spatial navigation conceived as a form of mobility in the wake of New mobility paradigm. The methodology combines an ethnographic approach which consisted of participant observation to understand the practices of the populations and an inductive approach (Grounded Theory) to identify the ideas and perspectives of the actors. To this end, 125 taxi drivers, 50 tricycle drivers and 3 bus drivers corresponding to 5% of their self-declared were monitored.
The results about the use of collective taxis, buses and tricycles revealed a number of tensions. These tensions are between what is legal, i.e. authorised by the authority, and what is illegal (taxi using gas, tricycle as a mean of transportation), i.e. forbidden by the authority, but generated by the people (from below) in close relation to their daily reality and above all as a response to the gap between the institutional planning and management model and their own city. This situation brings out a pattern of a moral economy of mobility
The second category of results relates to spatial knowledge of the city. The study revealed that the city of Bobo-Dioulasso is an entity that can be known and understood through a learning process. This process consists of memorising two types of landmarks (visible and invisible) through practical experiences and information received from other city dwellers. Furthermore, the games played by the actors during collective taxi ride revealed that the taxi is not just a simple means of transportation. It is a place of important interactions. Depending on the taxi driver's skills of Know-how and Know how to be, the taxi space oscillates between a non-place, non non-place and a heterotopia of deviance. / La recherche sur la perception et la caractérisation des villes africaines est globalement partagée entre deux thèses. La première qualifiée d’euro-centrique par ses analyses qui s’inspirent exclusivement du modèle européen abouti à des images de la ville africaine comme des entités insaisissables, inconnaissables, informelles, etc. Face à cette vision a émergé une vision postcoloniale qui appel à un changement de paradigme dans les études urbaines. Cette dernière a pour objectif majeur de revisiter ces critiques sur la ville africaine par une approche qui réfute ces caractérisations en replaçant au cœur du débat la façon dont les villes africaines sont perçues et vécues par les habitants et en regardant de près les pratiques souvent inventives de ces populations. Pour atteindre cet objectif, cette thèse s’intéresse à l’univers social des chauffeurs de taxi à l’aide du concept de la navigation socio-spatiale conçu comme une forme de mobilité dans le sillage de la New mobility paradigm. La méthodologie combine une approche ethnographique qui a consisté à une observation participante pour comprendre les pratiques des populations et une approche inductive (Grounded Theory) pour cerner les idées et les perspectives des acteurs. A cet effet, ce sont 125 chauffeurs de taxi, 50 chauffeurs de tricycles et 3 chauffeurs de bus correspondant à 5% de leurs effectifs déclarés par les acteurs eux-mêmes qui ont été suivis.
Les résultats sur l’utilisation des taxis collectifs, du bus et des tricycles ont fait ressortir un certain nombre de tension. Ces tensions se situent entre ce qui est légal, c’est-à-dire autorisé par l’autorité et ce qui est illégale (taxi à gaz, tricycle transportant des passagers) donc interdit par cette autorité, mais généré par les populations (par le bas) en étroite relation avec leur réalité quotidienne et surtout en guise de réponse à l’écart entre le modèle de planification et de gestion institutionnelle et leur ville à eux. Cette situation fait ressortir un schéma d’une économie morale de la mobilité.
Les résultats relatifs à la connaissance spatiale de la ville. L’étude a révélé que la ville de Bobo-Dioulasso est une entité que l’on peut connaitre, saisir à travers un apprentissage de la ville. Ce processus consiste à mémoriser deux types de repères (visibles et invisibles) à travers des expériences pratiques et des informations reçues d'autres citadins. Par ailleurs, les jeux d’acteurs lors des déplacements en taxi collectif ont permis de révéler que le taxi n’est pas seulement un simple moyen de déplacement. Il est le lieu d’importantes interactions. En fonction des compétences de savoir-faire et de savoir être du chauffeur de taxi, l’espace du taxi oscille entre un non-lieu, au non non-lieu à une hétérotopie de déviance.

Identiferoai:union.ndltd.org:DRESDEN/oai:qucosa:de:qucosa:78245
Date01 March 2022
CreatorsKanazoé, Houd
ContributorsUniversität Leipzig
Source SetsHochschulschriftenserver (HSSS) der SLUB Dresden
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typeinfo:eu-repo/semantics/acceptedVersion, doc-type:doctoralThesis, info:eu-repo/semantics/doctoralThesis, doc-type:Text
Rightsinfo:eu-repo/semantics/openAccess

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