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"Poussières de Mnémosyne". Les pathologies de la mémoire collective et individuelle dans le théâtre de W. B. Yeats et J. M. Synge (1892-1939) / « Mnemosyne lay in dust ». The pathologies of individual and collective memory in W B. Yeats’s and J. M. Synge’s drama (1892-1939)

Depuis les débuts de W. B. Yeats en tant que dramaturge dans les années 1890, le personnage de théâtre irlandais semble pris dans une tempête de mémoire, chavirant entre deux écueils également mortifères, l’impossibilité d’oublier (hypermnésie) et celle de se souvenir (amnésie). Cette crise de la mémoire et par conséquent de l’identité entraîne une prolifération de troubles mentaux chez les personnages et une utilisation métaphorique croissante et peut-être inconsciente de la maladie mentale par les dramaturges comme théâtralisation des bouleversements de la société contemporaine. W. B. Yeats (1865-1939) et J. M. Synge (1871-1909) font de la mémoire dysfonctionnelle non seulement l’un des thèmes centraux de leur œuvre théâtrale, mais plus encore la matière même de leur écriture, alors que la mémoire désacralisée et déstabilisée est réécrite, remodelée par une prolifération de récits mensongers et contradictoires (paramnésie). Ce travail veut alors définir le rapport entre mémoire, maladie mentale et Modernisme sur une période relativement longue (1892-1939) afin d’observer l’évolution des modes d’inscription de la mémoire à l’intérieur du texte en se centrant sur les trois troubles de la mémoire identifiés à l’époque et à la lumière desquels seront étudiées successivement les pièces. Il s’agit de faire un aller-retour entre la perception intuitive de la mémoire par la littérature et les théories psychiatriques contemporaines, l’hypothèse centrale étant que le texte théâtral intègre certaines notions cliniques dans l’étude de la mémoire, ce qui permettrait de voir dans cette relation entre texte médical et texte théâtral l’un des éléments d’un (pré-)Modernisme irlandais. / Ever since Yeats started writing plays in the 1890s, the Irish character seems to be struggling between two opposite pitfalls of memory: on the one hand an impossibility for him to forget, and the other hand an impossibility to retain memories. This memory crisis, which entails an identity crisis, leads to an increasing staging of mental disorders by the playwrights to represent, perhaps involuntarily, a destabilised contemporary society. W. B. Yeats (1865-1939) and J. M. Synge (1871-1909) use mental disorder not only as a theme, but also as a literary ploy as memories in their plays are relived and reconstructed in misleading and contradictory tales. This work focuses on the relationship between memory, mental disorder and Modernism in a long period (1892-1939) in order to underline the evolutions of the representation of dysfunctional memory in the texts. It successively examines the plays in the light of the three major memory disorders identified by psychiatrists at the time: amnesia, hypermnesia and paramnesia. This work relies on a parallel reading of the intuitive perception of memory by literature and the contemporary psychiatric theories, the underlying hypothesis being that some clinical notions of memory dysfunctions have been integrated to the theatrical corpus, which could be a feature of an Irish (early) Modernism.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPCA119
Date25 November 2016
CreatorsPoinsot, Claire
ContributorsSorbonne Paris Cité, Bonafous-Murat, Carle
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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