Thèse en cotutelle internationale (Université Paris-Saclay) / Thesis completed under international cotutelle (Université Paris-Saclay) / CONTEXTE : Des résultats issus d'études sur les migrants suggèrent que les facteurs de risque environnementaux peuvent jouer un rôle dans la pathogenèse du cancer du sein, de l'ovaire et du poumon. Néanmoins, le rôle de ces facteurs dans l’étiologie de ces cancers reste mal connu. Les facteurs de risque professionnels chez les femmes ont été relativement peu étudiés malgré la proportion importante de la main-d'œuvre féminine à travers le monde. Peu d'études ont en effet examiné les professions fréquentes chez les femmes et les risques professionnels liés aux cancers féminins.
OBJECTIFS : Etudier les associations entre 1) la profession, les expositions professionnelles et le cancer de l'ovaire, 2) les expositions professionnelles et le cancer du sein, et 3) la profession, les expositions professionnelles et le cancer du poumon.
METHODES : Les données de trois études cas-témoins réalisées en population générale chez des femmes au Canada et en France qui disposaient d’informations sur l'historique professionnel ont été utilisées : l'étude PROVAQ sur le cancer de l'ovaire (491 cas, 897 témoins), l'étude CECILE sur le cancer du sein (1 206 cas, 1 294 témoins) et l'étude WELCA sur le cancer du poumon (731 cas, 751 témoins). Dans ces trois études, un hygiéniste industriel a codé la profession de chaque emploi de chaque participante. Les codes de profession ont été croisés avec une matrice emplois-expositions canadienne afin d’estimer les expositions professionnelles aux agents les plus répandus. La relation entre l'exposition à chacun des agents et le risque de cancer a été évaluée : 29 agents pour le cancer de l'ovaire, 49 agents pour le cancer du sein et 41 agents pour le cancer du poumon. Pour les cancers de l'ovaire et du poumon, les risques associés aux professions les plus fréquemment rencontrées ont également été étudiés. Les associations avec le risque de cancer pour les professions et les expositions professionnelles ont été estimées par régression logistique et en ajustant pour des facteurs de confusion, identifiés à l'aide de graphes acycliques dirigés.
RESULTATS : Des risques accrus de cancer de l'ovaire ont été suggérés pour les professions dans le domaine de la comptabilité, de la vente, de la coiffure et de la couture, ainsi que pour les expositions aux agents chimiques utilisés dans les métiers de la coiffure. Pour le cancer du sein, les expositions professionnelles aux poussières de fibres textiles, aux solvants organiques, aux hydrocarbures aromatiques polycycliques, aux poussières de plastique et aux fumées de pyrolyse, étaient associées à des augmentations du risque. Les odds ratios différaient selon les sous-types de cancer du sein et en fonction du statut ménopausique pour certains agents. Pour le cancer du poumon, des odds ratios élevés ont été observés dans les métiers de l'enseignement, les professions libérales, chez les cols-blancs, la vente et les services. Des associations étaient également observées avec de nombreuses expositions professionnelles, en cohérence avec des études antérieures chez les femmes, telles que les fumées de cuisson, le formaldéhyde, les solvants organiques, les hydrocarbures aromatiques polycycliques, les métaux et les peintures/vernis. Les risques de cancer du poumon pour certains agents semblaient différer selon le statut tabagique.
CONCLUSIONS : Certaines professions et expositions professionnelles peuvent être associées à des risques accrus de cancer de l'ovaire, du sein et du poumon chez les femmes. Du fait de la nature exploratoire du travail, d'autres recherches chez des femmes en population générale doivent être menées afin de confirmer ces résultats. Des études portant sur des échantillons plus importants et l’évaluation des expositions par experts, permettant d’utiliser des méthodes statiques avancées, pourraient être utiles pour identifier le rôle spécifique de certaines expositions professionnelles dans le risque de cancer. / BACKGROUND: Evidence from migrant studies suggests that environmental risk factors may play a role in the pathogenesis of breast, ovarian, and lung cancers, yet the etiology of these cancers remains poorly understood. Women account for a significant proportion of the labour force worldwide, yet research on occupational hazards of female workers is limited. Few studies have examined occupations common to women and occupational risks in relation to female cancers.
OBJECTIVES: The specific objectives of the thesis were: 1) to study the association between occupation, occupational exposures and ovarian cancer, 2) to study the association between occupational exposures and breast cancer, and 3) to study the association between occupation, occupational exposures and lung cancer in women.
METHODS: Data from three population-based case-control studies on women in Canada and France that collected occupational history information was used to achieve the objectives: the PROVAQ study on ovarian cancer (491 cases, 897 controls), the CECILE study on breast cancer (1,206 cases, 1,294 controls), and the WELCA study on lung cancer (731 cases, 751 controls). In all three studies, an industrial hygienist coded the occupation of each participant’s job. Job codes were linked to the Canadian job-exposure matrix, thereby generating exposure estimates for many agents. The relationship between exposure to each of the most prevalent agents and cancer risk was assessed, specifically 29 agents for ovarian cancer, 49 agents for breast cancer, and 41 agents for lung cancer. For ovarian and lung cancers, prevalent occupations were additionally examined by comparing participants employed in an occupation for <10 years and ≥10 years vs. never employed in the occupation. Associations with cancer risk for occupations and occupational exposures were estimated using logistic regression and adjusting for minimally sufficient confounder sets, identified using directed acyclic graphs.
RESULTS: Excess ovarian cancer risks were suggested for accountancy, sales, hairdressing, and sewing occupations, and for occupational exposure to agents linked to hairdressing-related occupations. Interpretations of results for single agents were limited due to multiple correlated exposures. For breast cancer, occupational exposure to agents, particularly textile fibre dusts, organic solvents, polycyclic aromatic hydrocarbons, plastic dusts and pyrolysis fumes, were potentially associated with increased risks. Relative risks were suggested to differ among breast cancer subtypes and according to menopausal status for some agents. For lung cancer, elevated odds ratios were observed for teaching, professional, white-collar, sales, and service occupations, and for numerous occupational exposures, some of which were consistent with previous studies in women, such as cooking fumes, formaldehyde, organic solvents, polycyclic aromatic hydrocarbons, metals, and paints/varnishes. Lung cancer risks for some agents were suggested to differ by smoking status.
CONCLUSIONS: Certain occupations and occupational exposures may be associated with excess ovarian, breast, and lung cancer risks in women. As many odds ratios observed were imprecise, further population-based research on women is warranted to replicate findings. Studies with larger sample sizes and expert assessment information that can perform more advanced statistical methods accounting for multiple exposures may be useful in disentangling the effects of correlated agents in the estimation of cancer risk.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32441 |
Date | 05 1900 |
Creators | Leung, Lisa |
Contributors | Koushik, Anita, Guénel, Pascal |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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