Le doublage, mode de TAV le plus répandu en France, est peu étudié par les chercheurs, pour diverses raisons : difficulté matérielle à saisir la parole orale, dévalorisation culturelle d’un mode né de la volonté des studios américains de toucher un public de masse, impossibilité d’assigner au film un auteur dans une production collective. Mais un cinéma d’auteur existe, en marge du système hollywoodien et donc peu représenté aux États-Unis. Woody Allen, cinéaste américain indépendant des majors, est un cas à part : il a su préserver son autonomie artistique tout en usant de réseaux internationaux de diffusion pour s'assurer une véritable reconnaissance en France, grâce aux VOST et VD de ses films. Cinéma d'auteur et doublage sont pourtant antinomiques : l'un s'adresse à un public élitiste, l'autre s'avère ontologiquement lié à une diffusion de masse. Au cœur de ce paradoxe, la mise en français des films d'Allen doit osciller entre deux pôles, l’un tourné vers la parole de l’auteur, l’autre vers la facilitation du travail du spectateur. On étudie ici comment le doublage a pu négocier en diachronie les contradictions de cette situation et quelle place l’auteur occupe encore en VD. L’approche se fonde sur les théories de la réception et les concepts d’Auteur et Spectateur Modèle qui permettent d’appréhender le fonctionnement des diverses instances en jeu dans le contrat de spectature. Basée sur un corpus de 9 comédies couvrant différents genres abordés par Allen en 30 ans, cette étude descriptive et contrastive compare les VO des films, les traductions éditées en français et les VD en utilisant les outils traductologiques de la théorie bermanienne des tendances déformantes. / Dubbing is the most common AVT technique in France but few scientific studies have beenconducted on the subject, due to everal factors: the difficulty in understanding oral speech, the cultural devaluation of a mode of translation initiated by the American studios to target the masses or the impossibility of assigning an author to a collective production.Nonetheless, a Cinéma d’auteur exists, far from Hollywood studios, and thus quite rare inthe American film system. Woody Allen, an American director independent from theMajors, is a unique example: he has been able to preserve his artistic autonomy while using international distribution channels. They have brought him a real fame in France, thanks tosubtitled and dubbed versions of his films. Cinéma d’auteur and dubbing can however beregarded as an antinomy as the former is supposed to address an elite and the latter isontologically tied to mass media. The « Frenchification » of Allen’s films lies at the veryheart of that paradox and demands a balance between two poles, one leading towards theauthor’s speech, and the other towards the facilitation of the spectator’s work. This dissertation seeks to understand how dubbing has negotiated the contradictions at the veryheart of this situation, and what room is ascribed to the author in the dubbed versions,between the Model Author and Addressee as defined by the reception theories. Based onexamples taken from nine of Allen’s comedies over a 30-year period, this descriptive diachronic and comparative study contrasts the original versions of the films with their translations in French editions and their dubbed versions, using Berman’s theory of « deforming tendancies ».
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA030129 |
Date | 27 November 2012 |
Creators | Brisset, Frédérique |
Contributors | Paris 3, Raguet, Christine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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