Sous le règne de Philippe Auguste, une nouvelle forme d’architecture fortifiée, fondée notamment sur l’utilisation de tours de flanquement cylindriques à archères, se développe et se diffuse sur tout le territoire correspondant à la sphère d’influence de la couronne capétienne, aussi bien dans la maîtrise d’ouvrage royale que non royale. Cette architecture « capétienne » devait s’imposer sans partage jusqu’à la fin du règne de Louis IX. Historiquement, ce phénomène architectural participe de la montée en puissance de la couronne capétienne, qui trouve dans la fortification un moyen de contrôler et sécuriser le territoire qu’elle domine, surtout sous Philippe Auguste qui multiplie les chantiers dans tout le royaume. Mais le nouveau pouvoir royal s’exprime aussi dans le contrôle que la couronne exerce sur l’activité architecturale des maîtres d’ouvrage non royaux, qui lui permet de limiter l’emploi des formes de l‘architecture capétienne aux alliés de la couronne. L’analyse montre que la genèse et l’évolution de cette architecture furent le résultat d’une interaction entre les sphères royale et non royale, et non pas simplement, comme on l’a longtemps considéré, le résultat de la diffusion d’un hypothétique « modèle » royal, qui aurait été copié partout. L’architecture royale n’en joue pas moins un rôle important dans le phénomène, en particulier sous le règne de Philippe Auguste, lorsque la couronne développe progressivement une architecture très standardisée, qui devient l’expression de la nouvelle puissance royale et de l’intégration des différentes villes du royaume à une organisation étatique naissante. / Under Philip Augustus reign, a new form of fortified architecture, founded in particular on the use of circular towers with arrow loops, rose and spread across the territory under the capetian crown’s sphere of influence, in both royal and non-royal buildings. This « capetian » architecture would become the norm until the end of Louis IX’s reign. Historically, this architectural phenomenon was part of the capetian crown’s rise; the crown found in fortification a way to control and secure the territory it dominated, especially under Philip Augustus who multiplied constructions across the kingdom. Royal power, however, also manifested itself in the crown’s control over feudatories’ architectural activity, effectively limiting the use of capetian architecture to the crown’s allies. Our analysis shows that this architecture’s inception and evolution were the result of interactions between royal and non-royal spheres, and not merely, as previously thought, the result of a hypothetical royal « model » copied everywhere. Royal architecture nonetheless played an important role in the phenomenon, in particular under the reign of Philip Augustus, when the crown progressively developed a highly standardized architecture, which became the expression of the new royal power and of the integration of the kingdom's multiple cities with an emerging state organization.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA040167 |
Date | 19 November 2015 |
Creators | Hayot, Denis |
Contributors | Paris 4, Sandron, Dany |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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