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L'architecture fortifiée capétienne au XIIIème siècle / The capetian fortified architecture in the 13th century (1180-1270)

Hayot, Denis 19 November 2015 (has links)
Sous le règne de Philippe Auguste, une nouvelle forme d’architecture fortifiée, fondée notamment sur l’utilisation de tours de flanquement cylindriques à archères, se développe et se diffuse sur tout le territoire correspondant à la sphère d’influence de la couronne capétienne, aussi bien dans la maîtrise d’ouvrage royale que non royale. Cette architecture « capétienne » devait s’imposer sans partage jusqu’à la fin du règne de Louis IX. Historiquement, ce phénomène architectural participe de la montée en puissance de la couronne capétienne, qui trouve dans la fortification un moyen de contrôler et sécuriser le territoire qu’elle domine, surtout sous Philippe Auguste qui multiplie les chantiers dans tout le royaume. Mais le nouveau pouvoir royal s’exprime aussi dans le contrôle que la couronne exerce sur l’activité architecturale des maîtres d’ouvrage non royaux, qui lui permet de limiter l’emploi des formes de l‘architecture capétienne aux alliés de la couronne. L’analyse montre que la genèse et l’évolution de cette architecture furent le résultat d’une interaction entre les sphères royale et non royale, et non pas simplement, comme on l’a longtemps considéré, le résultat de la diffusion d’un hypothétique « modèle » royal, qui aurait été copié partout. L’architecture royale n’en joue pas moins un rôle important dans le phénomène, en particulier sous le règne de Philippe Auguste, lorsque la couronne développe progressivement une architecture très standardisée, qui devient l’expression de la nouvelle puissance royale et de l’intégration des différentes villes du royaume à une organisation étatique naissante. / Under Philip Augustus reign, a new form of fortified architecture, founded in particular on the use of circular towers with arrow loops, rose and spread across the territory under the capetian crown’s sphere of influence, in both royal and non-royal buildings. This « capetian » architecture would become the norm until the end of Louis IX’s reign. Historically, this architectural phenomenon was part of the capetian crown’s rise; the crown found in fortification a way to control and secure the territory it dominated, especially under Philip Augustus who multiplied constructions across the kingdom. Royal power, however, also manifested itself in the crown’s control over feudatories’ architectural activity, effectively limiting the use of capetian architecture to the crown’s allies. Our analysis shows that this architecture’s inception and evolution were the result of interactions between royal and non-royal spheres, and not merely, as previously thought, the result of a hypothetical royal « model » copied everywhere. Royal architecture nonetheless played an important role in the phenomenon, in particular under the reign of Philip Augustus, when the crown progressively developed a highly standardized architecture, which became the expression of the new royal power and of the integration of the kingdom's multiple cities with an emerging state organization.
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Des crosses et des couronnes : pοuvοirs abbatiaux et pοuvοirs rοyaux dans le diοcèse de Rοuen (fin du ΧΙΙe - milieu du ΧVe siècle) / Crosiers and Crowns : abbatial powers and royal powers in the diocese of Rouen (end of the 12th-middle of the 15th century)

Paquet, Fabien 08 December 2018 (has links)
Cette thèse analyse l’évolution du pouvoir des abbés de onze abbayes bénédictines masculines du diocèse de Rouen entre la fin du XIIe siècle et le milieu du XVe siècle, mettant l’accent sur les plus grandes d’entre elles (Le Bec, Fécamp, Saint-Ouen, Saint-Wandrille…) mais prenant aussi en charge des maisons plus modestes et méconnues. Au cœur du raisonnement figurent la relation des abbés avec les pouvoirs royaux français et anglais. Après l’intégration de la Normandie au domaine royal capétien en 1204, les abbés devinrent royaux : en étudiant en particulier les actes de la pratique, cette thèse propose une définition de cette catégorie. Le rôle de Philippe Auguste dans la définition des rapports entre les crosses et les couronnes est mis en valeur. La suite du XIIIe siècle et le début du XIVe siècle sont marquées par une continuité politique assez remarquable, doublée d’une prospérité économique ; cela se traduisit par une réelle liberté des élections dans les monastères normands et l’avènement des abbés gestionnaires, qui parvinrent même à conserver les biens de leurs abbayes situées dans les terres du roi d’Angleterre. Les débuts de la Guerre de Cent ans furent un véritable tournant : à partir de ce moment-là, les abbés durent s’engager dans les affaires politiques et la guerre (notamment dans le conflit entre le roi de France et le roi de Navarre puis au moment de la conquête de la Normandie par Henri V, après sa victoire à Azincourt en 1415). S’appuyant sur une prosopographie de cent-quatre-vingt-huit abbés, la thèse étudie par ailleurs le profil de ces supérieurs (origines sociales et géographiques, formation, etc.) et l’évolution de la figure abbatiale au fil de ces trois siècles : de plus en plus de supérieurs furent formés à l’université ou gravitaient dans les cercles de pouvoir de l’Église ou de la royauté. En conséquence, ils fréquentaient de moins en moins leurs cloîtres, habituant les moines à leur absence, tandis que la liberté des élections était progressivement rognée sous l’influence du pape et des rois. L’étude, notamment, des sources narratives et figurées montre que les représentations de leur pouvoir évoluèrent en parallèle : de plus en plus attentifs à leur prestige extérieur, marqué notamment par le port des insignes pontificaux, ils ressemblèrent de moins en moins aux moines qu’ils dirigeaient. Cette thèse propose de lire la mise en place de la commende dans la continuité de ces évolutions du pouvoir abbatial, qui apparaissent moins comme une crise que comme une mutation. / This thesis analyzes the evolution of the power of the abbots of eleven male Benedictine abbeys of the diocese of Rouen between the end of the 12th century and the middle of the 15th century, focusing on the largest of them (Le Bec, Fécamp, Saint-Ouen, Saint-Wandrille...) but also on more modest and unknown monasteries. At the heart of the reasoning lie the relationship of the abbots with the French and English royal powers. After the integration of Normandy in the Capetian royal domain in 1204, the abbots became royal: studying in particular the acts of the practice, this thesis proposes a definition of this category. The role of Philip Augustus in the building of these relationships between crosiers and crowns is underlined. The political continuation of the 13th century and the beginning of the 14th century, coupled with economic prosperity, resulted on the one hand in a real freedom of elections in the Norman monasteries and on the other hand in the advent of abbots managers, who even managed to preserve the property of their abbeys located in the lands of the King of England. The beginnings of the Hundred Years’ War were a real turning point: from then on, the abbots had to engage in political affairs and war (especially in the conflict between the King of France and the King of Navarre, then at the time of the conquest of Normandy by Henry V, after his victory at Azincourt in 1415). Based on a prosopography of one hundred and eighty-eight abbots, the thesis also studies the profile of these superiors (their social and geographical origins, their formartion and career, etc.) and the evolution of the abbatial figure over these three centuries: more and more superiors studied at the university and/or gravitated in the circles of power of the Church or of the kings. As a result, they were less and less physically present in their cloisters, accustoming the monks to their absence, while the freedom of the elections was gradually cut off under the influence of the pope and kings. Besides, the study, in particular, of the narrative and figurative sources shows that the representations of their power evolved in parallel: more and more attentive to their external prestige, marked in particular by the wearing of the pontifical insignia, they looked less and less like to the monks who they were ruling. This thesis proposes to read the setting up of the commendatory system in the continuity of these evolutions of the abbatial power, which appear less as a crisis than as a mutation.

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