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La voix-son des personnages à l'aube de la communication de masse : l'exemple des romans de Hugo et de Dickens, et des opéras de Verdi / Characters's voice-son in early mass communication : exemples from Hugo's and Dickens' novels and from Verdi's operas

La voix dans sa substance acoustique est un trait primaire dans l'identité d'un individu : c'est une partie de l'habitus social, elle indique l'appartenance à un groupe, à une classe, à une culture. L'importance de la gestion vocale, déjà mise en évidence par la Actio dans la rhétorique, réside dans la capacité de susciter ou d'éteindre les émotions et l'attention ; d'exercer le pouvoir de persuasion d'un discours, soit auprès d'une grande audience, soit auprès d'un seul interlocuteur.En fonctions des contextes, elle se pose comme un instrument d'échange, de dévoilement de l'intériorité, de contrôle (de soi et des autres). Par rapport à ces conditions, cette recherche porte sur l'imaginaire vocal de la période 1830-1871, très conflictuelle au niveau politique-social, avec des establishments restaurateurs en lutte contre des spectres révolutionnaires. Une période qui témoigne, aussi, d'un renforcement de la notion d'opinion publique et de la naissance de produits annonçant la communication de masse, où la persuasion exprimée par la voix, acquiert un rôle de premier plan. On considère donc l'emploi de la voix dans une typologie spécifique de conversations, celles qui sont insérées dans les produits culturels pour le grand public, comme le roman et l'opéra à cette époque-là. Les dialogues fictifs « transfigurés », assignés aux personnages sont analysés comme une forme particulière des témoignages d'une période dépourvue de technologies d'enregistrement audio. Grâce à la diffusion minutieuse sur le territoire et à l'emploi socialement stratifié, le mélodrame en Italie, le roman en France et en Grande Bretagne, sont parmi les principaux instruments dans la circulation des idées et, par conséquent, dans la proposition de modèles de comportement et de goût. Ces textes permettent de se mesurer avec le rôle et avec les fonctions de la voix, révélateurs de rapports sociaux filtrés par les auteurs. Notamment, lorsque ces derniers sont Victor Hugo, Giuseppe Verdi et Charles Dickens, des monuments nationaux de la société post-Révolution et appartenant à des cultures et à des modèles d'Etat, avec des problématiques spécifiques et ayant un rapport différent avec 1789. Le concept-clé, dans cette recherche, est le rôle d'interstice de la voix-son dans le texte écrit, par laquelle, selon notre thèse, émergent des informations fondamentales (et conflictuelles) sur la vision du monde proposée et sur la société d'appartenance, au-delà de ses stratégies officielles de communication. En particulier, par rapport au contrôle des émotions et à l'exercice du pouvoir, à l'intérieur et à l'extérieur du cadre de l'intrigue, c'est-à-dire entre les personnages-individus et entre l'auteur et le public. La Première Partie analyse l'habitus vocal ; les rapports de pouvoir, le jugement des différentes émotions reconnaissables dans les modèles du comportement vocal proposés même au niveau subliminal ; le degré d'ouverture ou de défense dans la communication. Soit dans le protagoniste-locuteur (avec ce qui ensuit, même en fonction de sa crédibilité, de son ethos) ; soit dans les personnages principaux engagés dans des conversations significatives, concernant la sphère affective (entre partenaires, parents et fils) et celle politique (entre sujets et souverain). La deuxième partie s'occupe du rôle de la voix-son par rapport aux autres deux éléments de la persuasion, pathos et logos. On prend en considération les problématiques posées par les protagonistes comme orateurs, par rapport à leurs performances dans les points principaux du texte (exorde, finale, dialogues où le personnage principal joue son destin). On porte l'attention sur l'Actio et sur la « bienséance », sur leurs effets référés aux personnages à l'intérieur de l'intrigue, aussi bien que sur le conséquences vis-à-vis du public. Notamment émerge le sens attribué à la parole-sonore, à une forme paradoxale « d'oralité écrite », ou « d'écriture oralisée » dans la société du XIX siècle. / The voice, in its acoustic essence, is the main signal of identity of an individual, it is a part of his social habitus. It shows his membership to a group, to a class, to a culture. The importance of vocal behaviour it was stressed by the Actio since ancient rhetoric and it resides in the capacity of raising or extinguishing emotions and attention; in the power of persuasion towards a big audience, or towards a single interlocutor. Voice is a means of contact, it reveals or it hides interiority, it is an instrument of self or of social control. This research concerns the vocal imagination during the years between 1830 and 1871, a period of strong political and social disputes. A period where mass communication starts his way, and with it, the importance of the persuasive effects of the voice takes an important place. This research turns its particular attention to a specific use of the voice: fictional conversations, in novels and operas, enjoyed by a large audience. Opera in Italy, novels in France and in Great Britain are the main instruments for divulgation of ideas and for promotion of patterns of behaviour, thanks to their diffusion in that period. These texts deal with the role and functions of the voice, and discover social relations and the interpretation of the reality traced by the authors. Especially when they are national monuments like Victor Hugo, Giuseppe Verdi and Charles Dickens, who live in a post-revolutionary historic context, in Countries having different social and economical structures, and different relations with 1789 events. The key-concept of this research is the interstice role played by the voice in a written text. Through it, very important (and conflicting) information may appear, concerning the interpretation of the reality advanced by the author, outside his same conscious control about emotions and exercise of power, inside and outside the plot dimension. Among the characters, and between authors and public. The first part considers the vocal habitus; the power relations, the “right” and the “censured” emotions; the degree of opening or closing of a communication. In the protagonist-speaker (with his credibility, his ethos) and in the main characters involved in speeches with a symbolic significance, in affection context (partners and parental relationships) and authority context (sovereign-subjects). The second part analyses the role of voice-sound towards the other elements of persuasion: pathos and logos, and especially the problems prompted by the protagonists as orators in their performances in the main point of the text (exordium, end, speeches where the character fights for his destiny). This research pays attention to the Actio, and to the “decorum-prepon”, to their effects on the characters inside the plot, and outside of it. So, the significance given to the resonant words can emerge, a paradoxical form of written orality, or “oralized” writing in XIX century society.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2015GREAL007
Date01 July 2015
CreatorsArienta, Sonia
ContributorsGrenoble Alpes, Queffélec, Lise, Di Profio, Alessandro
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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