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Les Clubs de « Manches de ligne » et du Dr Geoffrion : sociabilités gaies, discours publics et répression dans la région de Montréal, 1860-1910

Ce mémoire documente l’émergence d’une sous-culture gaie masculine dans la région montréalaise entre 1860 et 1910 et s’intéresse aux discours et à la répression envers les hommes ayant des comportements homosexuels ou d’inversion de genre. Par l’analyse de sources journalistiques, judiciaires et juridiques, il déconstruit une série de préjugés, notamment à l’égard des sources, présumées pauvres; du discours public sur les comportements homosexuels, supposé inexistant; et des hommes qui avaient ces comportements, que plusieurs imaginent invisibles et isolés les uns des autres. Il montre au contraire que des archives variées révèlent une vie « gaie » et le déploiement d’une opinion publique à son égard. Ainsi, l’analyse d’un important corpus d’articles de journaux et une étude de cas portant sur deux des plus anciens clubs homosexuels connus au Québec, démantelés en 1892 et en 1908, confirment l’existence de réseaux de sociabilités « gaies » dans la région montréalaise, dès le XIXe siècle. Ce faisant, il dévoile l’existence de pratiques caractéristiques des sous-cultures gaies telles que l’usage d’un vocabulaire spécifique ou l’adoption de manières efféminées par certains hommes que l’on qualifierait aujourd’hui d’homosexuels. / This essay explores the emergence of a gay male subculture in the Montreal area between 1860 and 1910, and studies social perceptions and repression towards men having “homosexual” and gender inversion behaviours. Analysing journalistic, judicial and legal documents, this thesis deconstructs several prejudices: about primary sources, presumed rare; about public discourse on same-sex acts, presumed nonexistent; about men perpetrating those acts, imagined invisible and isolated from each other. A case study on two of the oldest same-sex clubs presently recognized in Quebec, both dismantled during police operations in 1892 and 1908, combined with the reading of a considerable corpus of press articles, confirms the existence of gay sociability networks in Montreal area, as early as the nineteenth century, as well as the development of a public opinion on the subject of same-sex acts. Thereby, it underlines the existence of practices observed in gay sub-cultures, such as the use of a specific vocabulary or display of effeminate manners, by men who would be called today homosexuals.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/8591
Date12 1900
CreatorsPineault, Virginie
ContributorsHubert, Ollivier
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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