De 1789 à 1905, la Chine fait partie des sujets exotiques les plus représentés dans le théâtre français. Cette Chine imaginaire est l’héritière du répertoire théâtral du XVIIIe siècle, époque marquée par le goût pour les « chinoiseries ». Elle fait aussi écho à l’actualité franco-chinoise du XIXe siècle, empreinte d’un nouveau colonialisme voire d’ « orientalisme ». En nous appuyant sur le répertoire du théâtre de thème chinois en France au XIXe siècle, que nous nous sommes attaché à reconstituer, nous analysons dans ce travail la production et la réception des images de la Chine sur la scène théâtrale à cette époque. Le corpus des œuvres est divisé en trois catégories : les pièces de thème chinois, les œuvres traduites ou adaptées du chinois et les spectacles donnés par les Chinois. En ce qui concerne la périodisation historique, nous avons choisi de suivre celle des grands événements ayant marqué les relations entre la France et la Chine au XIXe siècle. Les trois premiers chapitres se focalisent sur l’emploi des éléments chinois et orientaux tels qu’ils ont été mis en place au siècle précédent, ainsi que sur leur révision sous l’influence de la sinologie, discipline scientifique nouvelle. Quant aux trois derniers chapitres, ils se développent autour des deux guerres de l’Opium, de la guerre franco-chinoise du Vietnam, de la révolte des Boxers ainsi que la germination de la peur du « péril jaune ». Pour les dramaturges et les artistes de théâtre du XIXe siècle, cette « Chine » est un sujet à la fois familier et étranger, proche et éloigné, cliché et varié, épuisé et exploitable. Tous ces paradoxes concourent à créer dans le théâtre français une Chine kaléidoscopique. / From 1789 to 1905, China is one of the most exotic topics represented on the French theater stage. This China can evoke the imagination inherited from the eighteenth-century “chinoiseries” taste. And moreover, it witnesses the nineteenth-century Sino-French socio-political events, which are never detached from the rising colonialism or even the Orientalism.This work attempts to build up a repertoire of Chinese-subject plays, and to analyze the production and the reception of the Chinese image on the French theatre stage during the nineteenth century. The corpus of the entire repertoire can be divided into three categories: the French playwright’s creation, the plays translated or adapted from Chinese literary works, and the performances given by Chinese actors. Chronologically organized, each chapter in this work follows the decisive Sino-French bilateral events. The first three chapters examine the Chinese and Oriental elements which have been applied to the French theatre in the previous centuries, and which are reinvented and appropriated under the influence of Sinology, a new scientific discipline institutionalized in the first half of the nineteenth century. The last three chapters develop with the two Opium Wars, the Sino-French War in Vietnam, the Boxer’s rebellion, as well as the birth of the concept of the “yellow peril.”For the playwrights and the artists, this “China” is therefore familiar but strange, approachable but intangible, cliché but ever-changing, exhausted but exploitable. All these contradictions contribute to create a kaleidoscopic China on the French theatre stage.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA030030 |
Date | 15 March 2012 |
Creators | Lo, Shih-Lung |
Contributors | Paris 3, Rougemont, Martine de |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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