Philippe de Gueldre, duchesse de Lorraine puis religieuse au couvent des Pauvres clarisses de Pont-à-Mousson, est une figure de la Lorraine ducale assez méconnue au-delà. Demoiselle d’honneur de Marie de Bourgogne, un temps tutrice de l’enfant Marguerite d’Autriche, instrument de la politique d’Anne de France, confidente de la bienheureuse Marguerite de Lorraine, mère des « guerriers de Dieu » de Saverne, patronne des Colettines, etc. : celle qui signe « royne de Sicile » à la cour ducale, « povre ver de terre » en religion, offre un exemple du pouvoir et du rayonnement des dames autour de 1500. Car, dans les cours de l’espace franco-bourguignon, les dames sont des acteurs incontournables. Appréhender les pratiques d’une dame devenue religieuse passe cependant d’abord par une étude des représentations du féminin, des imaginaires politiques, sociaux, culturels et religieux qui s’emparent de cette figure du féminin, et des pratiques que peuvent développer des acteurs au féminin. Pour Philippe de Gueldre, l’analyse se démarque d’une vision duale qui opposerait la duchesse à la religieuse. Elle propose une lecture centrée sur ses pratiques, sur son rôle dans l’élaboration du capital identitaire des Lorrains, sur son insertion dans la réforme monastique et, enfin, sur le hiatus entre son assimilation mariale pour des Lorrains en croisade, ses propres dévotions, et les traces d’une religiosité riche, complexe et projetée dans une temporalité nouvelle. La vie de Philippe de Gueldre n’est alors que la première d’une série de vies recomposées et remodelées tant que dure l’État lorrain, et dont l’examen permet de préciser les modalités de la mémoire d’une dame et d’une religieuse. / Philippa of Guelders, Duchess of Lorraine then nun at the Pont-à-Mousson Poor Clarisses’ convent, is one of the most famous women in ducal Lorraine, although quite unknown beyond. Mary of Burgundy’s bridesmaid, guardian of the very young Margaret of Austria (during her journey to the French court), part of Anne of France’s policy, blessed Margaret of Lorraine’s confidante, mother of the Saverne “guerriers de Dieu”, Colettines’s leader, etc.: she signs “royne de Sicile” as Duchess and “povre ver de terre” as nun, and provides an example of the power and influence of a lady around 1500. At that time, ladies are key players of princely courts. Understand imaginary and behavior of such a lady needs, first at all, a study of how women are represented, what kind of imaginary use feminine representations, and how female rulers act around Philippa of Guelders. Thus the analysis differs from a dual vision dissenting the Duchess to the nun. It offers a reading centered on the practice of the lady, its role in the fashioning of a princely identity in Lorraine as in the diffusion of monastic reform, and, at last, on the gap between his assimilation to Mary (whereas her sons fight heresy) and the signs of a rich and complex religion (whereas Luther impulse Reform). After all, the life of Philippa of Guelders is only the first of a series of lives reshaped until to the insertion of Lorraine in the French kingdom, and whose examination can specify how the memory of a lady and a nun have been fashioned.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA040250 |
Date | 06 October 2012 |
Creators | Tranié, Ghislain |
Contributors | Paris 4, Crouzet, Denis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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