La thèse La Violence de genre dans les rapports amoureux en Espagne et au Chili au XXe siècle. Elabora-tion discursive d’un problème social et politique dans le contexte dictatorial et post-dictatorial explore le terreau culturel sur lequel se sont construites, en Espagne et au Chili, les différentes représentations de la violence contre les femmes dans le couple, au XXe siècle. La lutte contre ce problème y a acquis une grande visibilité politique et médiatique ; pourtant, la reconnaissance par les acteurs publics de ce pro-blème n’allait pas de soi dans ces pays de culture patriarcale, où les stéréotypes et les inégalités fon-dées sur le sexe ont été, jusqu’à une date récente, érigés en normes juridiques, politiques, et sociales. Nous postulons que le contexte dictatorial a conduit à une brutalisation des rapports sociaux, notam-ment des rapports de genre. L’omniprésence d’une violence politique genrée et la réarticulation d’un dis-cours de genre traditionnel, ont d’une part, favorisé la restauration d’un ordre de genre qui légitime et invisibilise la violence s’exerçant dans le cadre de relations amoureuses et, d’autre part, interrompu l’effort de conceptualisation de ce phénomène entrepris, dans les deux pays étudiés par des femmes engagées pour l’émancipation féminine. Dans le contexte dictatorial et post-dictatorial, les mouvements féministes analysent la violence de genre comme un problème social et politique, produit d’un système normatif qui a favorisé l’instauration et la naturalisation d’un rapport hiérarchisé de pouvoir et de domina-tion entre hommes et femmes. Nous interrogeons les modalités et temporalités différentes qui s’observent dans les deux pays étudiés. / This thesis explores the cultural underpinnings of the different social representations of gender-based violence in intimate relationships throughout the twentieth century in Spain and Chile. The fight against gender-based violence has become increasingly prominent both politically and in the media in both of these countries. However, recognition of the issue by governmental and public institu-tions was not guaranteed, given the countries’ patriarchal cultures, where stereotypes and gender-based inequalities were, until recently, enshrined in the legal, political, and social systems. We hypothesise that the dictatorships in both countries led to a brutalisation of social relations, in particular gender relations. The pervasiveness of a gendered political violence, and the resurgence of a traditional gender discourse, have both promoted the restoration of a gender order that legitimises and shrouds the violence that can occur within intimate relationships, and also impeded attempts to conceptualise the phenomenon by women committed to female emancipation. In these dictatorial and post-dictatorial contexts, feminist movements analyse gender-based violence as a social and political problem; the product of a normative system that favoured the adoption and normal-isation of a hierarchical relationship of power and domination between men and women. We examine the different temporalities and modalities observed in the two countries.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA080036 |
Date | 28 June 2016 |
Creators | Sanz, Anne-Claire |
Contributors | Paris 8, Yusta Rodrigo, Mercédès |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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