Bien que les Autochtones n’aient jamais cessé de résister au pouvoir colonial qui se perpétue encore aujourd’hui, les politiques d’assimilation canadiennes leur ont causé des conséquences aux complexités qui ne peuvent être facilement saisies. Depuis une cinquantaine d’années, la mobilisation des peuples autochtones pour la reconnaissance de leur droit à l’autodétermination dans le but de renouer avec leurs traditions culturelles et politiques ne cesse de prendre de l’ampleur. Toutefois, plusieurs groupes de femmes autochtones, craignant que ces projets reconduisent l’oppression patriarcale qui a été intériorisée dans les communautés en raison de la colonisation, défendent que le droit à l’autodétermination doive être reconnu en même temps que le droit à l’égalité des femmes. Étant donné que la lutte de ces femmes pour amender les clauses sexistes de Loi sur les Indiens a fait l’objet de vives représailles des leaders autochtones majoritairement masculins au nom de la souveraineté politique et culturelle des nations, une réelle opposition entre les droits autochtones à l’autodétermination et les droits des femmes s’est formée. Ce mémoire vise à présenter la complexité de cette opposition et à explorer différentes solutions pour la dépasser. Si, par le fruit de nos recherches, nous ne pouvons prétendre avoir pu trouver une solution qui fera l’unanimité, nous défendons cependant que tout projet visant l’autodétermination qui occulte une réflexion sur les interactions du colonialisme, du racisme et du patriarcat – soit, une réflexion féministe autochtone – ne saurait assurer une réelle décolonisation et un avenir sain pour l’ensemble des Autochtones. / Although Aboriginal peoples have always resisted their ongoing colonization by the Canadian state, the consequences caused by the politics of assimilation are disastrous and, given their complexity, difficult to fully grasp. In the past fifty years, Native peoples' mobilization towards the recognition of their right to self-determination, focused on the renewal of cultural and political traditions, has been increasingly rising. However, many Native women's groups have been claiming for their right to equality to also be recognized, due to a fear that internalized patriarchy in Native communities may perpetuate their marginalization. Since multiple leaders of Aboriginal organizations have been hostile to the opposition towards the sexist dispositions of the Indian Act by the women's movements, a conflict between self-determination and women’s rights is shown to exist. This paper seeks to present the complexities of this conflict between two fundamental human rights and to explore the options necessary to adjudicate them. We cannot pretend that we have been entirely successful in finding a solution that will solve all problems nor that will be unanimously embraced. However, this paper claims that any project towards self-determination that is not grounded on serious and honest reflections concerning the interactions of colonialism, racism, and patriarchy may not allow a truly decolonized and liberating future for all Aboriginals. In this sense, Aboriginal feminism is essential to this project.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25487 |
Date | 12 1900 |
Creators | O'Bomsawin-Bégin, Annie |
Contributors | Nadeau, Christian |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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