Depuis la fin du XXème siècle, des modèles d’agriculture durable (agriculture biologique, agroécologie, permaculture, etc.) sont proposés au Nord comme au Sud pour répondre à la crise systémique contemporaine. La région de Cusco, au coeur des Andes péruviennes, s’affirme comme l’archétype d’un territoire mondialisé où se rencontrent influences endogènes et exogènes, modernes et traditionnelles et constitue en cela un parfait laboratoire pour analyser ce processus de transition vers des systèmes agro-alimentaires plus durables. Les agricultures durables s’y sont d’abord développées pour répondre à la demande des marchés occidentaux et, plus récemment, celle des marchés locaux. Cette thèse identifie les facteurs et les logiques d'adoption et de non-adoption, par les producteurs, de ces innovations agro-écologiques, commerciales, sociales, mais aussi socio-territoriales et politico-culturelles. Elle propose plus largement un décryptage des voies de transition basé sur les catégories de durabilité faible et de durabilité forte. A travers ce cadre d’analyse, l’étude de terrain met en évidence l’hybridation de différentes logiques et de différentes approches de la durabilité au sein de la plupart des stratégies individuelles et collectives. Ces processus d’hybridation et de diversification apparaissent comme des conditions nécessaires à la transition mais doivent faire face à un double enjeu. D’un côté, les initiatives de plus en plus nombreuses et multiformes de conventionnalisation des alternatives (durabilité faible) tendent à reproduire certaines limites du régime socio-technique conventionnel. De l’autre, les propositions de reconception systémique comme l’agroécologie (durabilité forte) font face à des verrouillages socio-techniques produits par ce même régime conventionnel. / Since the end of the 20th century, new models of sustainable agriculture (organic farming, agroecology, permaculture, etc.) emerged in the North and in the South to respond to the contemporary systemic crisis. The Cusco region, in the heart of Peruvian Andes, became established as an archetypal globalised territory, where endogen and exogenous, modern and traditional influences converge. As such, it constitutes a perfect laboratory to analyse this transition process toward more sustainable agri-food systems. Sustainable agricultures were first developed in the area to meet the market demand from Western countries and, more recently, that of the local level. This thesis identifies the factors and rationales behind the adoption or non-adoption by producers of these agro-ecological, commercial, social, socio-territorial and politico-cultural innovations. On a broader level, the study tries to decipher transition paths based on a categorisation of weak and strong sustainability. Through this analytical framework, the field study highlights the hybridization of different logics and approaches of sustainability within most of the individual and collective strategies. These hybridization and diversification processes appear as necessary conditions toward transition but face a twofold challenge. On one hand, more and more multifaceted initiatives for the conventionalization of the alternatives (weak sustainability) tend to reproduce some limits of the conventional socio-technical regime. On the other hand, the propositions put forward for a systemic redesign such as agroecology (strong sustainability) are confronted with socio-technical lock-ins generated by this same conventional regime.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017ORLE1156 |
Date | 05 October 2017 |
Creators | Girard, Margaux |
Contributors | Orléans, Ardillier, Françoise, Chartier, Denis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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