Depuis la Renaissance, l'Europe développe une perception globale du monde, en exerçant sur celui-ci un mouvement d'expansion et d'intégration. La venue de voyageurs et explorateurs français au Brésil dans la seconde moitié du XIXe siècle s'inscrit dans ce mouvement, autour duquel s'est façonné le concept de civilisation. Celui-ci apparaît lié à un rapport spécifique à l'espace et au temps, que les élites brésiliennes reprennent à leur compte, soucieuses de gagner la reconnaissance d'une appartenance au monde civilisé. A ce ‘chemin de la civilisation’ répond celui que prônent les voyageurs français pour la transformation des Indiens et des espaces sauvages brésiliens. Leurs expériences diverses se rejoignent dans la rencontre d'une altérité, perçue à travers le prisme d'un progrès de l'humanité. En décrivant les Indiens, les Français contribuent au recensement de la diversité humaine, tout en cherchant à la réduire. La nécessaire utilité des hommes et des terres pour l'ensemble de l'humanité teinte les écrits des voyageurs, qui les observent pour définir les modalités de leur transformation. L'universalité supposée du modèle de la civilisation fait écho à l'échelle universelle sur laquelle elle a construit sa vision du monde. Retracer le chemin de la civilisation, c'est dessiner en creux la possibilité d'autres conceptions du monde, fondées sur une appréhension différente de la réalité. C'est aussi s'interroger sur les prolongements actuels des valeurs de la civilisation occidentale du XIXe siècle. Si le regard porté aujourd'hui sur les Indiens se différencie de celui des voyageurs du passé, il est pourtant possible d'y déceler la marque d'une même structure héritée / Renaissance Europe saw the beginnings of a wider view of the world. This new, global perspective underlay the European projects of expansion and integration. The arrival of French explorers and travelers in Brazil in the second half of the 19th century was shaped by this movement , that shaped the very concept of civilization. This concept was rooted in a specific report to time and space, and the Brazilian elites, intent on being considered part of the civilized world, bought into it. To this ‘way of civilization’ responded the way advocated by French travelers for the transformation of the Indians and the Brazilian wilderness. Their encounters with the Other, while varied, were always interpreted in the prevailing terms of human progress. Describing the Indians, the French were adding to the understanding of the diversity of human societies, even while they sought at the same time to reduce it. The travelers made observations about the natives and their lands, and they considered how they might be refashioned and made more useful to humanity. The supposed universality of this model of civilization echoes the universal scale on which its vision of the world was based. Taking another look at the ‘way of civilization’ can let space for others conceptions of the world, based on different perceptions of reality. It makes wonder about those values of western civilization of the 19th century and their present outcomes. The look at Indians is not the same today than in the past, but, it's possible to detect in it the trace of a similar inherited structure
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA100088 |
Date | 12 June 2012 |
Creators | Gadenne, Clotilde |
Contributors | Paris 10, Muzart Fonseca dos Santos, Idelette |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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