Cette thèse s’intéresse aux représentations sociales de la violence dans les relations amoureuses des adolescents chiliens . Les participants, 142 adolescents chiliens âgés de 14 à 18 ans, ont été recrutés dans des écoles publiques et privées provenant de trois villes de la province de Concepción au Chili. Une étude qualitative fondée sur la théorie des représentations sociales et sur une approche pluriméthodologique a été privilégiée. Deux méthodes de collecte de données — l’association libre et les groupes de discussion — ont permis la triangulation des données. Une analyse de contenu thématique a révélé que les représentations sociales de la violence dans les relations amoureuses chez les participants sont profondément ancrées dans la nature physique de la violence, dont les coups représentent l’image figurative. D’autres dimensions latentes structurant l’univers sémantique de ces représentations sociales, comme la peur, la jalousie, la colère, les querelles et la « distance à l’objet », permettent, en analysant la dimension justificative de la violence dans les relations amoureuses, de relever des spécificités selon le genre et le type d’école. Les participants considèrent la violence physique exercée par les garçons comme plus sévère et l’expliquent par des valeurs sociales machistes, alors que la violence exercée par les filles serait attribuée à des changements culturels associés aux droits des femmes. De l’analyse des propos des participants se dégage une certaine hétérogénéité quant aux prises de position. L’ancrage de leurs représentations sociales serait influencé par quatre principes organisateurs : le genre, la classe sociale, l’expérience de violence vécue et la génération d’appartenance. L’étude expose aussi que les représentations sociales de la violence dans les relations amoureuses se développent et se structurent sous l’influence de processus socioculturels. Trois traits culturels ressortent de la présente recherche et mettent en évidence l’importance des aspects macro-sociaux en constante transformation qui agissent comme des facteurs d’influence sur les représentations sociales : le sexisme, le classisme et les différences générationnelles. La présente étude met en évidence l’invisibilité de la violence dans les relations amoureuses des adolescents dans les politiques sociales et de santé chiliennes actuelles. Cette absence s’explique, entre autres, par une notion familialiste imposée dans la politique de prévention situant les adolescents dans une position d’enfants, et non d’acteurs amoureux, et considérant la famille comme le seul espace d’intervention pertinent. Finalement, les propos des participants mettent en lumière la demande d’aide ainsi que les barrières empêchant de révéler la violence dans les relations amoureuses. Des pistes d’intervention sont proposées en lien avec la prévention de la violence dans les relations amoureuses. Les résultats permettent aussi de donner des orientations pour l’avenir de la recherche sur la problématique. / This thesis examines the social representations of dating violence in Chilean teenagers. The participants, 142 Chileans teenagers from 14 to 18 years old, were recruited from public and private schools from three cities in the Province of Concepcion in Chile. A qualitative study used the theory of social representations and a multi-methodological approach. Two data collection methods – free association and focus groups – made data triangulation possible. A thematic analysis showed that the physical nature of dating violence was deeply entrenched in the study participants’ social representations, the figurative image being physical blows. Fear, jealousy, anger, quarrels, and the “distance from the object” constituted other latent dimensions which structured the semantic universe of these social representations which, through an analysis of the justification dimension, allowed us to reveal differences between genders and schools. The participants considered physical violence instigated by boys to be more serious and driven by machismo, whereas physical violence instigated by girls was perceived to come from cultural changes around women’s rights. Data analysis showed a certain heterogeneity in the participants’ positions, which shaped their social representations according to gender, social class, their experience with violence, and the generation to which they belong. This study shows that socio-cultural processes influence how the social representations of dating violence are developed and structured. Three cultural traits emerge from this research and highlight the importance of the constantly changing macro-social aspects that act as influencers of social representations: sexism, classism and generational differences. The study pointed to the invisibility of dating violence in Chilean public and health policies. This invisibility is explained by prevention policies which, among other things, see teenagers as children rather than as romantically mature subjects and the family as the only relevant place for intervention. Finally, the participants’ statements drew attention to requests for help and the barriers that kept them from blowing the whistle on violence in romantic relationships. Intervention suggestions were likewise made concerning prevention of dating violence. The findings also provide direction for the future of research on violence in adolescent dating relationships.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/27958 |
Date | 24 April 2018 |
Creators | Sanhueza Morales, Tatiana Andrea |
Contributors | Lessard, Geneviève |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xix, 225 pages), application/pdf |
Coverage | Chili |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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