L’histoire de France est marquée depuis le XVIe siècle par l’uniformisation linguistique. La République a ouvert son ère par une Terreur politique qui s’est accompagnée de Terreur linguistique. Depuis, France et français sont intimement liés dans l’organisation comme dans les imaginaires politiques. Or, à un moment récent et bref de l’histoire de France, lors de la XIème législature [1997-2002], le débat a émergé quant à l’opportunité de reconnaitre une diversité linguistique de moins en moins importante sur le territoire national, les locuteurs des langues régionales disparaissant progressivement par un pur effet démographique. En effet, le débat sur la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires [1999] puis sur le statut de la Corse [2001] a occupé la scène politique et médiatique française comme rarement les questions de statut des langues en France l’avaient fait. La multiplicité des lieux d’expression et des conditions de production et de réception des discours politiques a nécessité, pour aborder ce que les médias nomment « la classe politique » et que nous définissons comme une communauté discursive, la construction d’un corpus fortement hétérogène. Séances parlementaires à l’Assemblée nationale ou au Sénat, rapports, avis, projets ou propositions de loi, questions au gouvernement, mais également expression de la communauté discursive des hommes et des femmes politiques dans la presse écrite et audiovisuelle ont été réunis pour tenter de saisir le débat dans son ensemble. L’hétérogénéité constitutive du corpus a justifié un traitement différencié des sous corpus, en fonction de leur lieu de production et de leurs conditions de transmission : le corpus parlementaire, représentant plus de 250000 mots a fait l’objet d’un traitement automatique par Lexico3, ce qui a permis d’entrer dans le corpus. Le traitement lexicométrique de l’ensemble parlementaire et traitement manuel des corpus médiatiques ont été articulés de manière féconde : une analyse de discours à entrée lexicale a été possible grâce à la façon dont le traitement automatique a mis en valeur des phénomènes de catégorisation opérées par les locuteurs au moyen du lexique. L’approche lexico-sémantique a été complétée d’une cartographie des arguments en présence : la communauté discursive des hommes politiques dessine des imaginaires sociodiscursifs. Des idéologies concurrentes de ce qu’est la Nation et de son devenir s’opposent alors. / French history is influenced, since the 16th century, by language standardisation. The French Republic has started its era through political Terror that was completed by language Terror. Since, France and French have been intertwined in terms of politics as well as in terms of collective representations. However, in recent years, during the mandate of L. Jospin as a Prime Minister [1997-2002], France debated about the possibility of acknowledging its language diversity. Although, for mere demographic reasons, this diversity is fading away, it meets a strong social support. In 1999, with the opportunity of signing the European Charter for Regional or Minority Languages and in 2001 at the time where a possible new status was debated for Corsica, a language debate finally took place in France. From this debate, we built a corpus constructed to take into account all accessible discourse produced by French political personnel, seen as a discursive community. The consequence of such a project is a highly heterogeneous corpus, where Parliament debates, reports, law propositions etc. adjoin excerpts from written and audiovisual media. This heterogeneity commanded to approach the data differently: the vast corpus gathered from the Parliament [250,000 words approx.] underwent statistical treatment through Lexico3. This lexico-semantic analysis was hinged on manual analysis of the somewhat numerically smaller media corpus thanks to the lexical categorisation phenomena that were put into light via statistics. This lexico-semantic approach was completed by the analysis of the arguments deployed by different sides of the discursive community, as well as by an exploration of their collective representations of language management. Ideology about both the Nation and its future emerge from the debate, on a much wider scale than for languages [country’s unity, human rights, diversity, etc.].
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2009PA030156 |
Date | 03 December 2009 |
Creators | Cherkaoui Messin, Kenza |
Contributors | Paris 3, Beacco, Jean-Claude |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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