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Analyse de la pratique et des besoins des acteurs pour l’utilisation d’aides à la communication en déficience intellectuelle

La présente recherche a pour objet la pratique orthophonique en
suppléance à la communication (SC) auprès de personnes qui ont une déficience
intellectuelle (DI). Des recherches ont montré que les aides à la communication à
sortie vocale (ACSV) pouvaient améliorer la communication des personnes ayant
une DI. Cependant, la plupart de ces recherches ont été menées dans des
conditions idéales qui ne reflètent pas nécessairement celles que l’on retrouve
dans les milieux cliniques typiques.
On connaît peu de choses sur les pratiques professionnelles en SC auprès
des personnes ayant une DI. Le but de cette recherche est de décrire la pratique
orthophonique, de documenter les perspectives des utilisateurs sur les résultats
des interventions et de décrire l’implication des parents et leurs habiletés à
soutenir leur enfant dans l’utilisation d’une ACSV afin de proposer un modèle
d’intervention en SC auprès de cette clientèle qui tienne compte de ces
différentes perspectives.
Une méthode qualitative a été choisie pour réaliser la recherche. Des
entrevues individuelles semi-structurées ont été réalisées avec onze
orthophonistes francophones et avec des parents ou familles d’accueil de dix
utilisateurs d’ACSV et des entrevues structurées ont été menées avec huit
utilisateurs d’ACSV. Un outil d’entrevue a été conçu à l’aide de pictogrammes
pour permettre aux utilisateurs d’ACSV de répondre à des questions portant sur
leur appréciation et utilisation de leur ACSV, leur satisfaction et priorités de
communication.
Un cadre conceptuel a été conçu à partir des guides de pratique clinique et
un codage semi-ouvert a été utilisé pour réaliser les analyses thématiques des
données provenant des orthophonistes. Un codage ouvert a servi à analyser les
données provenant des parents. Des analyses descriptives ont servi à examiner
les réponses des utilisateurs. Diverses procédures ont assuré la crédibilité des analyses. Entre autres, les analyses des entrevues des orthophonistes ont été
validées lors d’un groupe de discussion avec sept participantes orthophonistes.
Les résultats montrent que les ACSV sont utilisées surtout dans le milieu
scolaire. Elles sont parfois utilisées lors des loisirs et dans la communauté, mais
ces contextes sont ceux où les utilisateurs ont exprimé le plus d’insatisfaction et
où se situe la majeure partie des priorités qu’ils ont identifiées. Les analyses ont
permis d’identifier les facteurs qui rendent compte de ces résultats. Les
orthophonistes manquent d’outils pour réaliser des évaluations exhaustives des
capacités des clients et elles manquent de procédures pour impliquer les parents
et obtenir d’eux une description complète des besoins de communication de leur
enfant. Conséquemment, l’ACSV attribuée et le vocabulaire programmé ne
répondent pas à l’ensemble des besoins de communication. Certaines
orthophonistes manquent de connaissances sur les ACSV ou n’ont pas le matériel
pour faire des essais avec les clients. Il en résulte un appariement entre la
personne et l’ACSV qui n’est pas toujours parfait. À cause d’un manque de
ressources en orthophonie, les parents sont parfois laissés sans soutien pour
apporter les changements à la programmation lors des transitions dans la vie de
leur enfant et certains ne reçoivent pas d’entraînement visant à soutenir
l’utilisation de l’ACSV. Un modèle d’intervention en SC est proposé afin
d’améliorer la pratique orthophonique auprès de cette population. / This research targets the practices in Augmentative and Alternative
Communication (AAC) of speech-language pathologists (SLPs) who work with
individuals who have an intellectual disability (ID). Prior research has shown
that speech generating devices (SGDs) can help individuals with ID to improve
their communication. However, these studies were conducted under ideal
conditions, which do not necessarily reflect those that prevail in typical clinical
settings.
We have little information about AAC practices with individuals with ID
or about the efficacy of SGD attribution and AAC intervention under typical
conditions. The goals of this research are therefore to describe AAC practices of
SLPs with individuals who have an ID, to document the users’ perspectives on
the outcome of AAC interventions and to describe the parents’ implication and
their abilities to support their child’s use of an SGD in order to propose an
intervention model that takes into account these different perspectives.
Qualitative methods were chosen to address these questions. Individual
semi-structured interviews were conducted with eleven French-speaking SLPs
and with the parents or foster families of ten SGD users, and structured
interviews with eight SGD users. These interviews were analyzed in order to
gather information about research questions. An evaluation tool, made of graphic
symbols, was developed to gather information from SGD users about their use of
their SGD, their satisfaction, and communication priorities, and about their
appreciation of their SGDs.
A conceptual framework was developed based on clinical practice
guidelines to analyze SLP’s interviews, and a thematic analysis was conducted
with semi-open coding. Open coding was used for the data from parents’
interviews, and descriptive analysis of the SGD users’ responses was performed. Steps were taken to ensure credibility of the findings; in particular a focus group
was conducted with seven of the participating SLPs to validate the interview
results.
The results showed that the SGDs are used most frequently in school
settings. They are used only occasionally in leisure activities and in the
community, but these are the contexts in which the users were most dissatisfied
with their communication and in which they most frequently indicated priorities
for communication. Factors that explain these results were identified through
thematic analysis. SLPs lack the tools they need to perform a comprehensive
evaluation of the users’ capacities. They lack procedures for involving parents in
the evaluation and for obtaining a thorough description of their child’s
communication needs. This might result in attribution of SGSs and identification
of vocabulary that do not meet the user’s needs. Some of the SLPs lack sufficient
knowledge and do not have SGDs available for trials with their clients, resulting
in a less-than-perfect matches between the users and the SGDs. Lack of
professional resources leaves parents without support to make changes needed in
times of transition in their child’s life. Parents may be unable to support their
child’s use of SGD in a variety of contexts. An attribution and AAC intervention
model is proposed in order to improve AAC intervention and SLP’s practices.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/2939
Date08 1900
CreatorsValiquette, Christine
ContributorsSutton, Ann, Ska, Bernadette
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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