De plus en plus d’étudiants ayant un trouble d’apprentissage ou un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (ÉTAA) accèdent maintenant à des études postsecondaires. En 2014-2015, ils représentaient 45 % de la clientèle fréquentant les bureaux d’aide destinés aux étudiants en situation de handicap des établissements universitaires québécois (Association Québécoise Interuniversitaire des Conseillers aux Étudiants en Situation de Handicap, 2015).
S’il est maintenant reconnu que ces étudiants accèdent à des études universitaires, leur persévérance et leur réussite scolaire sont peu documentées et quantifiées, particulièrement au Québec.
Afin de mieux soutenir les ÉTAA en vue de favoriser leur réussite universitaire, une recension des écrits a permis d’établir que celle-ci était complexe et multifactorielle. Plus spécifiquement, six principaux facteurs sont ressortis comme ayant une influence positive ou négative sur leur réussite, soit les connaissances et attitudes du personnel, les services et les accommodements offerts, la préparation/transition au postsecondaire, le soutien familial et social et les caractéristiques personnelles. De ce nombre, un s’est révélé particulièrement intéressant à étudier soit le manque d’autodétermination identifié par différents auteurs comme la principale barrière à la réussite au postsecondaire (Getzel, 2008; Trammell, 2003; Webb et al., 2008). Soutenu par la législation et les organismes promouvant l’intégration des personnes en situation de l’handicap, l’autodétermination d’ÉTAA universitaires s’avère peu explorée par la communauté scientifique (Getzel, 2008; Jameson, 2007), particulièrement au Québec.
En vue d’étayer cette réflexion, une recherche appliquée de type corrélationnelle prédictive (Fortin, 2010) utilisant une méthode de recherche mixte basée sur le paradigme pragmatique (Creswell et Plano Clark, 2011) a été retenue.
Dans le but de décrire et de comprendre la contribution de l’autodétermination à la réussite scolaire d’étudiants de 1er cycle universitaire ayant un trouble d’attention ou d’apprentissage, un devis séquentiel explicatif a été privilégié. Lors de la phase quantitative, 128 ÉTAA (échantillon non probabiliste accidentel) ont répondu au questionnaire en ligne «Autodétermination et réussite scolaire d’étudiants de 1er cycle universitaire» incluant l’Échelle d’AutoDétermination (ÉAD), version traduite et validée de la Self-Determination Student Scale - SF issue du modèle de l’autodétermination de Field et Hoffman (1994; 2014). Par la suite, huit étudiants (méthode d’échantillonnage par cas extrêmes) ont été invités à approfondir leurs réponses lors d’une entrevue semi-dirigée.
Au regard de la réussite scolaire, les résultats quantitatifs ont indiqué que les ÉTAA détenaient une moyenne de 3,06. En ce qui a trait à l’autodétermination, ÉTAA sondés ont obtenu un faible score d’autodétermination (164 : faible moyenne). Les sous-échelles liées à la connaissance et la valorisation de soi sont les plus faibles : 50 % des ÉTAA de l’échantillon se retrouvent dans le niveau 1 (aspect à développer). Par la suite, les résultats ont confirmé un lien possible entre l’autodétermination et la réussite scolaire d’ÉTAA universitaires. Plus spécifiquement, les analyses bivariées ont démontré une relation significative entre la sous-échelle «agir» et la moyenne générale, mais son effet est de petite taille. Quant à elles, les analyses multivariées ont déterminé que couplé au fait d’avoir un TA et d’étudier dans un certain domaine (en génie), le score global d’autodétermination permettait d’expliquer une portion significative de la variance (12 %) de la moyenne générale. De plus, le type de trouble et le domaine d’étude se sont avérés significatifs au regard de la réussite scolaire. Si cela n’a pas été démontré statistiquement, les ÉTAA rencontrés ont indiqué que les accommodements en place étaient essentiels à leur réussite soit qu’ils ont vu leur moyenne augmenter depuis qu’ils en bénéficiaient ou qu’ils diminuaient leur anxiété face aux évaluations. Enfin, les ÉTAA sondés, ont également indiqué que le soutien social et familial était indispensable pour réussir à cet ordre d’enseignement.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/10474 |
Date | January 2017 |
Creators | Robert, Josianne |
Contributors | Joly, Jacques, Debeurme, Godeliva |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse |
Rights | © Josianne Robert, Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.5 Canada, http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.5/ca/ |
Page generated in 0.0022 seconds