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Contrôle de l'ovogénèse chez tilapia nilotica : effets de la température et de l'illumination nocturne

Dans les milieux halieutiques africains et autres des régions à climat chaud, les tilapias et en l'occurrence Tilapia nilotica (Oreochromis niloticus) sont caractérisés par un cycle de reproduction assez court.

Cependant, au Rwanda, il s'est avéré que l'élevage en étangs de T. nilotica a suscité des problèmes principalement au niveau de sa reproduction, au niveau de la production d'alevins (10 à 30 alevins/femelle/mois) et au niveau de la production pendant la saison sèche à la suite des brusques changements de température de l'eau (19 à 28oC).

Pour trouver une solution à ces problèmes, nous avons tenté d'analyser l'impact de l'illumination nocturne et de la température sur le contrôle de la reproduction. Dans les deux (2) cas, il nous a fallu déterminer les variations des paramètres liés à la reproduction telle que la variation de l'indice gonadosomatique (IGS) des géniteurs utilisés lors de notre expérimentation. Grâce aux techniques histologiques, les tailles des cellules germinales ont été également estimées en vue de nous renseigner sur l'avancement de l'ovogénèse chez T. nilotica.

Pour ce qui concerne l'effet de l'illumination nocturne sur la reproduction, les expériences ont été réalisées sur le terrain, à la station piscicole de Rwasave au Rwanda. Pour ce faire, un échantillon de référence (échantillon R) était prélevé avant chaque expérience afin de nous indiquer l'état des gonades des géniteurs. Quant à l'expérimentation proprement dite, celle-ci a porté sur des géniteurs placés dans deux (2) happas dont l'un a été soumis à une illumination nocturne à raison de quatre (4) heures par nuit pendant sept (7) jours successifs et l'autre (témoin) sans illumination nocturne.

Après dix (10) jours à compter du début de la deuxième expérience (expérience 2), nous avons constaté que l'amplification moyenne des gonades des géniteurs du nappas illuminé (IGSm de 5,8%) était significativement supérieure (p <0,01) à celles de ceux de l'échantillon R (IGSm de 3,32%) et ceux du groupe témoin (IGSm de 4,09%), et ces deux dernières n'étant pas significativement différentes.

Une étude portant sur les diamètres des ovocytes a également prouvé que l'ovogénèse est accélérée chez les géniteurs ayant subi l'illumination, comparée à ceux du happas témoin.

Cependant, à la fin de l'expérience 2 (18 jours au total), les géniteurs du happas illuminé présentaient une régression en poids des gonades (IGSm de 4,88%) alors que les gonades des géniteurs du happas témoin augmentaient de poids (IGSm de 4,92%).

Cette diminution de l'IGS des géniteurs du happas illuminé est probablement due à la ponte provoquée par l'accélération de l'ovogénèse. Ce facteur s'avère également responsable de l'amplification des ovaires et, par ricochet, de l'avancement de l'ovogénèse très prononcé chez les mêmes géniteurs femelles après le premier échantillonnage.

Ces résultats ont été supportés par la troisième expérience (expérience 3) au cours de laquelle nous avons enregistré une chute spectaculaire de l'IGSm des géniteurs du happas illuminé. En effet, au début de cette expérience l'IGSm était de 5,4% et 18 jours plus tard, l'IGSm est devenu 3,56% pour les femelles illuminées et 5,63 % pour les femelles témoins. Le test "t" de student a révélé que les IGSm des géniteurs des deux happas étaient significativement différent (p <0,01).

Quant au facteur de température, les expériences ont été effectuées en laboratoire d'aquiculture de l'UQAC, et ont consisté à soumettre trois groupes de géniteurs femelles à trois températures différentes (19oC, 23oC et 28oC).

A cette fin, nous avons relevé que les géniteurs élevés à 23oC présentaient des gonades (IGSm de 7,79%) dont l'amplification était similaire à celui des gonades des géniteurs soumis à 28oC (IGSm de 6,88%), les gonades des deux (2) groupes précédents étant plus amplifiées par rapport à ceux élevés à 19oC (3,52%). De plus, la variation des diamètres des cellules germinales est proportionnelle à celle de l'IGS des mêmes géniteurs.

La température de 23oC nous a donc semblé idéale pour la reproduction du T. nilotica et, par conséquent, pour son élevage. Quant à celle de 19oC, elle freine la reproduction tout en synchronisant les ovaires des géniteurs.


Enfin, tenant compte des effets de développement germinal des deux (2) facteurs (lumière et température) sur la reproduction de T. nilotica, et tenant compte qu'il est plus facile et moins coûteux d'illuminer un étang que de le réchauffer et le maintenir à 23oC, nous concluons que l'illumination nocturne serait une méthode plus appropriée pour moduler la reproduction.

Identiferoai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:1563
Date January 1990
CreatorsMukasikubwabo, Vénantie
Source SetsUniversité du Québec à Chicoutimi
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/1563/, doi:10.1522/1461672

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