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Des arts filmiques en anthropologie. Enquête, expérience et écologie des images en "tsiganie" / Of Filmic Arts in Anthropology. Inquiry, Experience and Ecology of Images in a "Gypsy hood"

Cette recherche s’est initialement constituée autour de la réalisation de films documentaires et d’une collecte d’images vernaculaires produites dans le « quartier tsigane » (une « ţigănie ») du village de Dițești, au sud de la Roumanie. Dès le début de l’enquête, mes interlocuteurs m’indiquent que leur tsiganie est peuplée d’images ; des telenovelas, des images domestiques, des « films de commande familiaux », etc. Chaque situation filmée fait ainsi l’objet d’intenses négociations entre des pratiques et des expériences filmiques contrastées. Ce travail de description et de reconstitution de l’expérience vécue et sédimentée des images de mes interlocuteurs, par l’observation de ses ramifications à la fois dans le monde social et dans une histoire et une écologie des images, a successivement pris la forme d’une enquête par les arts filmiques, d’une histoire visuelle et numérique des figures tsiganes des industries culturelles roumaines, et enfin d’une archéologie des pratiques filmiques vernaculaires en ţigănie.Bien que l’échelle de l’analyse soit celle de la monographie, l’enjeu de ce travail est de montrer combien cette forme d’expérience reconfigure la pratique des arts filmiques et élargit le champ phénoménal des différentes traditions de recherche qui composent le domaine de l’anthropologie visuelle (« ethnographie expérimentale », Indigenous media et film ethnographique). En somme, cet ensemble de propositions visuelles et manuscrites considère les arts filmiques comme des outils analytiques permettant de comprendre et faire comprendre l’expérience vécue des personnes filmées et l’agentivité des images dans le monde social que nous habitons. Ce qui implique, c’est à la fois la conclusion de cette recherche et le postulat du manuscrit, de considérer les cinéastes et les interlocuteurs de l’anthropologue comme de véritables observateurs et théoriciens des images et des réalités vécues. Ainsi, en appréhendant les images au prisme de l’expérience des images des enquêtés, cette recherche expose la manière dont les arts filmiques – en tant que pratique et discipline – produisent de nouveaux questionnements anthropologiques. Complémentairement, et de manière plus critique, ce savoir des images invite à reconsidérer avec attention la manière dont les anthropologues (et les cinéastes) délèguent parfois aux technologies de l’image des fonctions descriptives, mémorielles, ou transactionnelles. / This research initially consisted of the production of documentary films and a collection of vernacular images produced in the "Gypsy Quarter" ( "ţigănie") of Diţeşti, a village in the south of Romania. From the start of this investigation, my interlocutors informed me that their ţigănie is populated by images; telenovelas, domestic pictures, “commissioned home movies”, etc. Each filmed situation is therefore the subject of intense negotiations between practices and contrasting filmic experiences. This work is based on a description and the reconstruction of the lived experiences, sedimented with images of my interlocutors. By observing the ramifications of this work, both in the social world and in a history and ecology of images, it has progressively taken the form of an investigation by the filmic arts, a visual and digital history of Gypsy figures of the Romanian cultural industries and an archeology of vernacular film practices in ţigănie. Although the scale of the analysis is that of a monograph, the challenge of this work is to show how this form of experience reconfigures the practice of filmic arts and broadens the phenomenal field of different research traditions that constitute the field of Visual Anthropology ("experimental ethnography", Indigenous media and ethnographic film). In short, this set of visual and textual proposals considers the filmic arts as analytical tools for understanding and making understood the lived experience of filmed people and the agentivity of images in the social world we inhabit. What this thesis proposes, both in its hypothesis and conclusion, is to consider both filmmakers and the anthropologist’s interlocutors as true observers and theoreticians of images and experienced realities. Thus, by understanding images through the experience of the respondents’ images, this research demonstrates the way in which the filmic arts - as a practice and a discipline - generate new anthropological questions. In addition, and more critically, this knowledge of images invites us to reconsider attentively the way in which anthropologists (and filmmakers) sometimes delegate the descriptive, memorial or transactional functions of images to visual technologies.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PSLEH045
Date18 May 2018
CreatorsLarcher, Jonathan
ContributorsParis Sciences et Lettres, Colleyn, Jean-Paul
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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