A cent jours du baccalauréat, les élèves des classes de terminale fêtent le Père cent. Déguisés, ils vont par petits groupes, telle une parade carnavalesque, faire la quête sur les ronds-points et se retrouvent tous en soirée pour danser. C’est une sorte de rite de passage, commémorant les années passées ensemble avant de se séparer. L’institution scolaire ne voit pas toujours d’un bon œil ces pratiques assimilées à du « bizutage ». Le Conseiller Principal d’Éducation, par ses fonctions, est responsable de l’animation éducative de l’établissement. Il doit accompagner les élèves dans toutes leurs initiatives, sans pour autant, dans le cas du Père cent, cautionner institutionnellement l’événement. Comment une pratique interdite peut-t-elle se dérouler ? Quelle fonction remplit-elle auprès de ces jeunes qui transgressent les règles ? Quelle peut être la posture du C. P. E. dans l’exercice de son autorité face à un rituel lycéen subversif ? L’historiographie de cette fête (1880-2010) et la lecture d’images photographiques sur plus d’un siècle nous a permis d’en relever les éléments fondamentaux et les origines militaires et normaliennes. Une lecture herméneutique a dégagé les invariants et fait émerger la forme archétypale du Père cent. Convoquant les concepts de fête, de rites de passage et de transgression de l’autorité, la méthodologie employée a montré comment la fête, par son émergence ouvre un espace propice aux rites de passage et aux transgressions. Elle offre à ces jeunes l’occasion opportune de témoigner de leur maturité. Par voie de conséquence, la fonction de C. P. E. apparaît au cœur des multiples tensions et des contradictions que catalyse la fête du Père cent. Le support théorique de cette recherche est amplement nourri par les travaux d’A. v. Gennep et de V. W. Turner sur les rites de passage, de R. Caillois, J. Heers, M. Maffesoli sur la fête, de P. Meirieu, J. Housaye, P. Bourdieu, F. Lerbet-Séréni, sur l’éducation, P. Audi, B. Robbes, A. Kojève pour l’autorité et X. Pommereau, J-J. Rassial pour l’adolescence. Dépassant le cadre de cette fête, l’étude montre l’intérêt et le profit, pour le C. P. E., d’investir les moindres espaces éducatifs afin de faire advenir l’auctor en chaque élève. / One hundred days prior to the baccalaureate exam, the 12th graders (US) / upper sixth pupils (GB) celebrate the Père cent. They wear disguises like people do in carnival parades and go begging for small change at roundabouts (crossroads). Eventually, they organize parties and dance (all night long). It is a kind of rite of passage to celebrate the good time spent together before everyone makes the parting of the ways. Most school officials look unfavourably on this custom / tradition as they consider it as hazing (US) / fresher initiation (GB). The CPE is in charge of the educational animation at school. He is supposed to guide the pupils' initiatives, without actually backing a celebration such as the Père Cent. How can a prohibited event take place each year ? What is the aim of breaking the rules for the youth ? How can the CPE react when confronted with this subversive ritual ? The historiography of this feast (1880-2010) and the analysis of pictures spanning one century made it possible to reveal the basic elements and the military origins of the celebration. (Ecole normale d’instituteurs) The unchanging factors of the celebration have emerged thanks to an hermeneutic analysis, the archetypal structure of the Père cent was thus outlined. Carrying the concepts of festival, rites of passage and rebellion against authority, the methodology used showed how the celebration is the perfect way for pupils to experience rites of passage and rebellion. Students get the opportunity to show evidence of their maturity. As a consequence, the duty of the CPE is at the heart of the tension and contradictions triggered up by the Père cent celebration. The theoritical support of this research largely stem from the work of A.Gennep and V.W. Turner about the rites of passage, R. Callois, J.Heers, M.Maffesoli about celebrations, P.Meirieu, J.Housaye, F.Lerbet-Séréni about education, P.Audi, B.Robbes, A. Kojève about authority and X. Pommereau, J-J. Rassial about adolescence. Beyond the celebration, this study shows how interesting and profitable it is for the CPE to commit himself in any educative field and rouse the pupils' auctor.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PAUU1001 |
Date | 07 July 2013 |
Creators | Bertin, Raynald |
Contributors | Pau, Lerbet-Séréni, Frédérique |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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