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Penser l'existence de vie dans les profondeurs marines au XIXe siècle : entre abîme impossible et origine du vivant (1804-1885) / Thinking the existence of life in the marine depths in the 19th century : from an impossible abyss to the origin of life (1804-1885)

Abîme : gouffre, enfer, chaos. En marge de la civilisation occidentale, ténébreuses et dévalorisées, les profondeurs marines furent pensées et expérimentées au cours du XIXe siècle. Sur le pont du navire, le naturaliste s’appropriait les techniques de pêche et fouillait les antres d'un univers obscur pour récolter une faune méconnue.Cette thèse démontre l'importance de diverses influences, provenant de contextes différents, qui modelaient les théories au sujet de l'existence de vie dans cet univers. L'idée d'une vie limitée, à partir d'un certain niveau de profondeur, domina, notamment avec la théorie azoïque (1843) du Britannique Edward Forbes (1815-1854). Selon nous, elle formait un horizon ultime, telle une finitude anthropomorphique appliquée à la répartition des animaux. Par la suite, la représentation d'une vie présente en tous lieux – une « vie triomphante » – la remplaça au cours de la décennie 1860 pour former la base de notre savoir actuel, à un moment où l'abîme était perçu tel un antre du passé hébergeant des « fossiles-vivants ». Ces représentations constituaient les réverbérations d'une culture et d'intérêts que nous explicitons.Ce travail révèle également une focalisation des savants sur certains objets, comme le fond marin, repère fixe perçu par un filtre terrestre couplé à une analogie avec l'altitude. Le visage bathymétrique de l'océan profond se dessinait alors, tandis que le câble télégraphique devenait une interface de renouveau pour le savoir propre à l'abîme. Une volonté d'ériger un panorama absolu de l'océan parcourait cette période, cela par une extrapolation horizontale (toutes mers) et verticale (toutes profondeurs) de quelques observations relevées. / Abyss : chasm, hell, chaos. On the fringe of the western civilization, the marine depths were regarded as impenetrable and were depreciated before being studied during the 19th century. At sea, the naturalist took over fishing techniques and rummaged through a dark universe to collect an unknown fauna.This thesis shows the importance of the various influences that shaped the scientific theories about the existence of life in the abyss.The idea of a limit for marine life, beneath a given depth, dominated, notably using the azoic theory (1843) of the British Edward Forbes (1815-1854). According to us, this theory was a “final horizon”, that is to say an anthropomorphic finitude placed on the animal distribution. Later, the representation of a life inhabiting every place – a “triumphant life” – replaced it during the 1860s to form the basis of our current knowledge, at a time when the abyss was regarded as a “lair of the past” containing “living-fossils”. These representations were reflections of a culture and of interests.This work also reveals that the scientists focused on some objects like the seabed, which was a fixed mark considered through a terrestrial view linked to an analogy with altitude. The bathymetric face of the ocean emerged while the submarine cable became an “interface of revival” for the knowledge about the abyss. The will to design an “absolute panorama” of the ocean was present in this period, using horizontal (every sea) and vertical (every depth) extrapolations from a few facts.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016BRES0001
Date05 January 2016
CreatorsPéton, Loïc
ContributorsBrest, Chambon, Grégory
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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