Les Antilles françaises constituent un contexte qui est à appréhender sous les différents traits qui les caractérisent : une approche géologique et géographique, historique et économique, géopolitique ou encore, ethnique et linguistique, culturelle et magico-religieuse. Une prégnance émane de ce lieu et se fait ressentir dans les arts plastiques : le fragment et le manque.Les démarches de six artistes, concernés par cette étude, s’inscrivent dans ce contexte insulaire. Ils transposent dans leurs œuvres, selon différentes modalités, les problématiques qui préoccupent l’Archipel des Antilles. Trois artistes de la Guadeloupe : Michel Rovelas, Christian Bracy, François Piquet, et trois artistes de la Martinique : Ernest Breleur, Christian Bertin, Chantal Charron, sont étudiés, et leurs travaux analysés selon leurs données plastiques, iconiques, procédurales et sémantiques. Ces plasticiens qui prennent des libertés vis-à-vis des codes traditionnels de la représentation, abandonnent le principe d’imitation de la réalité. Ils privilégient une esthétique du fragment dont le déclencheur est la blès (blesse), l’insondable blessure historique. Le corps archipélique, à l’insulaire structure, en est l’objet et le sujet d’expression. Il est la figure métaphorique du monde créole.Ces « renifleur[s] d’existence »1 effectuent un travail de mémoire et d’identité dont les fondations résident dans une accumulation de faits tragiques et troublants : la traite, l’esclavage, la période coloniale, la départementalisation. Il s’agit d’une mémoire lacunaire que l’art tend à sonder. / The French West Indies constructs a context which has to be apprehended from different characteristics: a geological and geographical approach, as well as a historical, economic, geopolitical, ethnic, linguistic, cultural and magico-religious approach. A resonance emanates from this place which is felt in the plastic arts: fragment and incompleteness.The approaches of six artists involved in this study subscribe to this insular context. They transpose into their works, according to different modalities, the problems that concern the French West Indies archipelago. Three artists from Guadeloupe: Michel Rovelas, Christian Bracy, François Piquet, and three artists from Martinique: Ernest Breleur, Christian Bertin, Chantal Charron, are studied, and their work analyzed according to their plastic arts, iconic, procedural and semantic information.These plastic artists, who take liberties with respect to the traditional codes of representation, abandon the principle of imitation of reality. They favor an aesthetic of “the fragment” whose generator is “la blès” (wound), the unfathomable historical wound. The archipelagic body, with an insular structure is the object and the subject of expression. It is the metaphorical figure of the Creole world.These “searchers of existence”1 perform a work of memory and identity whose foundations lie in an accumulation of tragic and disturbing facts: slave trade, slavery, the colonial period and departmentalization. It is therefore an incomplete memory that art tends to grasp.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017ANTI0174 |
Date | 03 July 2017 |
Creators | Berry, Anne-Catherine |
Contributors | Antilles, Berthet, Dominique |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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