En se fondant sur un corpus de cérémonies rituelles d’ombwiri collecté dans deux provinces du Gabon, cette thèse discute la pertinence des concepts anthropologiques couramment appliqués aux religions africaines dans leur évolution contemporaine, en particulier ceux dérivant de théories «syncrétistes». Partant d’une méthodologie confrontant les données de terrain aux interprétations qui en ont été tirées par les chercheurs qui ont étudié les rituels religieux du Gabon, l’auteur en arrive à contester la qualité des productions scientifiques consacrées au sujet, considérant que les perspectives développées jusque-là privilégient la seule dimension diachronique des emprunts culturels, font la part belle aux intégrations minoritaires d’éléments occidentaux dans l’invention rituelle traditionnelle, et escamotent finalement le ressort créatif permanent qui rend la production des rituels possible, y compris dans leur intégration d’éléments nouveaux, dussent-ils provenir de l’étranger. Pour cela, il propose le concept alternatif de «correspondances interreligieuses» pour rendre compte de la libre possibilité d’intégrer, à tout moment, et dans des proportions cognitivement encadrées, des éléments de tradition exogène. Il évite ainsi de retomber dans les pièges du colonialisme scientifique qui ne peut s’empêcher d’aliéner la culture colonisée en lui imposant le carcan théorique d’une culture colonisatrice. / Based on an intensive field work related to ombwiri rituals performed in two provinces of Gabon, this dissertation discusses the relevance of common theorisation of African contemporary religions as expressions of syncretism. The author considers that syncretism cannot be applied unilaterally to African rituals, as it might only emphasize the diachronic level in cultural and linguistic borrowing, without outlying the synchronic one which makes the borrowing even possible. More consequently, syncretist theorisation neglects fundamental aspects of ritual creativity and specific empowerment to integrate what it likes or not, including outdoor elements resulting from historical and particularly cross-cultural conjunctions. Therefore, the author suggests to start up with a new conceptual framework of “interreligious correspondences”, so as to prevent scientific productions from colonial recurrent ideologies, and give evidence of cognitive mechanisms which habilitate African minds as others, to go on integrating new with old, extraordinary with ordinary, and all kinds of resources, in a permanent creative dynamism including the indefinite limit that one likes to give to oneself.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015LYO20119 |
Date | 20 November 2015 |
Creators | Awanhet Ntawanga, Hugues |
Contributors | Lyon 2, Mayer, Raymond |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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