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Against oblivion : narrating the refugee camps in contemporary literary works in english

Ma thèse entreprend une évaluation critique et un compte rendu de ce que j'appelle la «littérature des camps de réfugiés» en tant que produit culturel et genre littéraire et interdisciplinaire en soi. Sur le plan de la taxonomie, l’appellation «littératuredes camps de réfugiés» risque de se retrouver dans le discours très homogénéisant, qui fusionne les différents récits de la vie des réfugiés, qu’il vise à contrebalancer. Le fait de classer les récits sélectionnés comme un genre littéraire révèle le caractère insaisissable d’une telle entreprise car les récits eux-mêmes oscillent entre différents genres (écrits de vie humanitaire, témoignages, bildungsroman postcoloniaux, etc.) et qu’un tel genre est, compte tenu de son contexte politique, plutôt transgressif. Face à un tel risque, il est nécessaire de reconceptualiser la vision de la «responsabilité éthique» afin de repenser notre propre position et complicité et de faire place à l’existence de l’Autre qui raconte. Ainsi, tout en regroupant les récits provenant de et sur les camps de réfugiés, la «littérature des camps de réfugiés» rejette souvent l’attribution habituelle d’étiquettes toutes faites telles que «victimes», «sujets jetables» ou «émissaires sans voix» aux réfugiés et dévoile leur engagement politique et leur participation active à (re)façonner leur propre vie.En outre, des aspects thématiques particuliers explorés dans les chapitres permettent une utilisation provisoire du terme «littérature des camps de réfugiés». Ces affinités thématiques comprennent, entre autres, l’aspect de «l’attente», lorsque la vie des réfugiés semble se figer dans le temps, le présent et l'avenir. Une autre caractéristique de la «littérature des camps de réfugiés» est la capacité des réfugiés à se réinventer lorsque le camp devient «un lieu de nouveaux départs» (Simon Turner, 2015, 1). Ainsi, malgré la précarité de la vie,
iiune autre similitude thématique, dans les camps de réfugiés, les habitants des camps de réfugiés font preuve de stratégies de survie qui leur redonnent l’humanité qui leur a presque été retirée par la déshistorisation et la dépolitisation systémiques. La dépolitisation, nous dit Simon Turner, «crée son propre contraire : l’hyper-politisation» (Turner, 7), autre résultat thématique crucial. En conséquence, ma thèse vise à participer à la compréhension du «processus continu par lequel une partie de notre planète commune est aujourd’hui mise en quarantaine» (Michel Agier, 2006:3). Mon intention est d’examiner l’espace spécifique d’où émerge la littérature des camps de réfugiés et comment un tel espace liminal peut affecter des formes et des stratégies spécifiques de narration du soi. À cette fin, mon premier chapitre distingue le roman de Dave Eggers, What Is the What: The Autobiography of Valentino Achak Deng(2006), de la tradition d'écriture de la vie humanitaire dans laquelle il s’est inscrit. Dans ce chapitre, j’étudie le camp comme un espace géographiquement délimité, exclu/exceptionnel. J’essaie de comprendre la gouvernance humanitaire du camp et son implication politique. Mon deuxième chapitre étudie le roman d’Elias Khoury, Gate of the Sun(2006) et son interprétation cinématographique réalisée par Yousry Nasrallah (2004). Ici, je m’éloigne du camp comme espace purement physique limité pour étudier le camp comme un espace où les habitants s’interrogent sur leur existence et résistent à leur réalité confinée et à leur capacité acquise de se réinventer à l’infini. Le troisième chapitre propose une nouvelle lecture du roman de Dionne Brand, What We All Long For (2005), car il problématise la différenciation systémique entre la figure du réfugié et celle du migrant. Dans un second temps, il suit la fissure dans le récit (les sections Quy) d’où le réfugié émerge comme une figure excessive. / My dissertation undertakes a critical assessment of and accounting for what I call “refugee camp literature” as both a cultural commodity and a literary and interdisciplinary genre on its own terms. Taxonomically, the appellation “refugee camp literature” runs the risk of falling in the very homogenizing discourse, that conflates the different accounts of the lives of the refugees, it is countering. Categorizing the selected narratives as a literary genre discloses the elusiveness of such an endeavor because the narratives themselves oscillate between various genres (Humanitarian life writing, testimonies, postcolonial bildungsroman, etc.) and such a genre is, given its political context, rather transgressive. Facing such a risk, a reconceptualization of one’s view of ‘ethical responsibility’ is needed in order to rethink our own subject-position and complicity and to make room for the Other that narrates to exist. Thus, while grouping narratives from and about refugee camps, “refugee camp literature” often dismisses the mainstream allocation of ready-made labels such as “victims,” “disposable subjects” or “speechless emissaries” to the refugees and unveils their political engagement and active participation in (re)shaping their own lives. Furthermore, particular thematic aspects explored in the chapters allow for a provisional use of the term “refugee camp literature.” These thematic affinities include, inter alia, the aspect of “waiting,” when the lives of the refugees seem to freeze in time, present and future. Another defining feature of the “refugee camp literature” is the refugees’ ability to reinvent themselves as the camp becomes “a place of new beginnings” (Simon Turner, 2015, 1). Thus, despite the precarity of life, another thematic similitude, in the refugee camps, the refugee camp dwellers exhibit survival strategies that grant them back the humanity almost stripped from them through systemic dehistorization and depoliticization. Depoliticization, Simon Turner tells us, “creates its own opposite: hyper-politicization,” (Turner, 7) which is another crucial thematic upshot. Accordingly, iv my dissertation aims at participating in the understanding of the ongoing “process by which a section of our common planet is today being put in quarantine” (Michel Agier, 2006:3). My intent is to look at the specific space from which refugee camp literature emerges and how such a liminal space may affect specific forms and strategies of narrating the self. To this aim, my first chapter distinguishes Dave Eggers’ novel What Is the What: The Autobiography of Valentino Achak Deng (2006) from the humanitarian life writing tradition it has been inscribed into. In this chapter, I study the camp as a geographically demarcated excluded/exceptional space. I try to understand the humanitarian governance of the camp and its political implication. My second chapter studies Elias Khoury’s novel Gate of the Sun (2006) and its cinematic rendition directed by Yousry Nasrallah (2004). Here, I move a step further from the camp as a purely physical limited space to study the camp as space where the dwellers question their existence and resist their confining reality and their acquired ability to infinitely reinvent themselves. The third chapter offers yet another reading of Dionne Brand’s novel What We All Long For (2005) as it problematizes the systemic differentiation between the figure of the refugee and that of the migrant. Then, it follows the crack in the narrative (the Quy sections) from which the refugee emerges as an excessive figure.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25566
Date11 1900
CreatorsKouki, Safa
ContributorsHarting, Heike
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageEnglish
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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