En 1958, la chute de la dictature militaire entraine une démocratisation improvisée du système politique vénézuélien et, tout à la fois, l'occupation des collines de Caracas par des masses de migrants venus de l'intérieur du pays. Ils y construisent leurs logements de fortunes qui forment les barrios, ces quartiers populaires et auto-construits qui accueillent dès les années 1980 la moitié des habitants de la capitale vénézuéliennes. Niés comme quartiers à part entière de la ville, les barrios sont reconnus comme « communautés » de citoyens par l'État via ses politiques sociales de «développement de la communauté». Les enjeux d'intégration à la ville partagés par tous les habitants des barrios ont entraîné ainsi la construction sui generis de la «communauté» du barrio comme un lieu triplement politique : objectivement, comme espace de sociabilités politiques entre les habitants eux-mêmes et entre certains d'entre eux et des réseaux politiques extérieurs au barrio ; institutionnellement, comme cadre d'exercice de droits civiques et de jouissance de droits sociaux via des organes «communautaires», principalement les juntes et associations de voisins ; symboliquement, comme principe unificateur d'un peuple populaire. Cette thèse a pour ambition de saisir l'histoire de cette construction de la «communauté» du barrio comme lieu politique, que ce soit par des acteurs soutenant les partis dominant la Quatrième République ou par des révolutionnaires. De 1958 à 1998, durant toute la Quatrième République vénézuélienne, cette politique de la communauté urbaine populaire participe à la fois la modernité urbaine et à la modernité démocratique vénézuélienne. / In 1958, the fall of the military dictatorship leads to an ad hoc democratization of the Venezuelan political system and, all the same time, to the occupation of the hills of Caracas by thousands of immigrants from the countryside. On the hillsides, they build their makeshift dwellings which form the barrios, these popular neighborhoods where half of Caracas inhabitants live by the l 980's. Not seen by law as part of the city in their own right, the barrios benefit from social welfare and the action of State urban agencies through Community development policies which recognize their existence as citizens "community" rather than as slums. Shared by every inhabitant of the barrios, the issues related to their integration in the city led to the sui generis making of the borri "community" as a political place. The "community" of the barrio is political in three ways: concretely, as a space of political sociability between the in habitants and between some of them and political networks outside of the barrio; institutionally, as an official framework for the enjoyment of civil rights and social rights through neighbors’ juntas and associations; symbolically, as a unifying principle of a working-class pueblo. This dissertation aims to understand the making of the "community" of the barrio as a political place whether by the deeds of pro-regime of revolutionary protagonists from 1958 to 1998. During the duration of the Venezuelan Fourth Republic, urban popular community politics become part bath of the urban modernity and democratic modernity of Venezuela.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA01H090 |
Date | 07 November 2017 |
Creators | Ollivier, Serge |
Contributors | Paris 1, Lempérière, Annick |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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