Les historiens de l’environnement s’attachent à déchiffrer les modes de relation entre l’homme et la nature aux Etats-Unis. La manière dont elle est définie conditionne les politiques environnementales, et donc contribue à la transformation matérielle du continent. Cinq traditions de la pensée environnementale américaine sont décrites : la nature comme ressource transformée par le travail ; le préservationnisme ; le conservationnisme ; l’écologie ; et la justice environnementale. Ces idées perdurent au XXIème siècle dans les discours construits au sujet de la nature : elles se juxtaposent ou se confrontent. L’objectif de ce travail est de savoir si elles se transforment, en évoluant vers une définition de la relation homme/nature comme hybride socionaturel. À cette fin, trois cas sont étudiés, tous situés dans la région de Los Angeles au début des années 2000. Le premier concerne le ranch Tejon, dont l’accord passé en 2008 entre associations de protection de la nature et propriétaires pose la question du sens donné à une préservation qui veut prendre en compte les aspects à la fois écologiques, mythiques et économiques de ce territoire, vestige du passé de l’Ouest. Le second se rapporte à la décision prise en 2007 par la ville de Los Angeles de revitaliser son fleuve et fournit un exemple de l’élargissement de la définition de la nature : celle-ci peut être urbaine. Enfin, troisième cas, la justice environnementale appliquée à la ferme communautaire de South Central Los Angeles, entretenue de 1994 à 2006, est signe de la transition de la pensée de la nature américaine d’un objet délimité dans l’espace vers une problématique mondiale. / Environmental historians have worked at redefining the modes of relationship between man and nature in the United States. The way this relation is defined conditions environmental politics, and therefore contributes to the material transformation of the continent. Five major trends of thought about nature are described: nature as a resource transformed by work ; preservationism ; conservationism ; ecology ; and environmental justice. Those ideas endure to this very day in the discourses constructed about nature: they either juxtapose or confront each other. The goal of this thesis is to understand whether they undergo a transformation, evolving towards a definition of the man/nature relationship as a socionatural hybrid. To this end, three cases are examined here, all of which are connected with the Los Angeles area in the early 2000s. The first concerns Tejon Ranch and the agreement passed in 2008 about Tejon Ranch between environmental associations and the owners : it poses the question of the meaning given to a preservation that would incorporate ecological, mythical and economic aspects of that territory, a remain of the Western past. The second deals with the decision that was made in 2007 by the City of Los Angeles to revitalize its river and offers a good example of the broadening of the definition of nature: it can also be urban. The ecological and cultural preoccupations about the river complicate the conservation problematic in Southern California. Finally, South Central Farm’s environmental justice case (1994-2006) is the sign of a transition in American environmental ideas from a clearly spatially limited object to a world issue.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA040149 |
Date | 08 November 2013 |
Creators | Schmutz, Hélène |
Contributors | Paris 4, Lagayette, Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.002 seconds