Le passage de l'Afrique du Sud d'un système politique répressif à un système démocratique a ouvert un nouvel espace de parole aux exclus, notamment aux femmes noires à travers les Commissions pour la Vérité. La parole féminine noire libérée suite à la transition politique du pays se reflète aussi dans le développement d'une production littéraire féminine, donnant lieu à l'émergence de nouvelles formes d'écriture romanesque, étudiées dans ce travail qui porte sur dix romans publiés par huit auteures entre 1998 et 2011 : S. Magona, K.L. Molope, K. Matlwa, A.N. Sithebe, A. Makholwa, H.J. Gololai, Z. Wanner et C. Jele. Nous étudions dans un premier temps comment les écrivaines s'approprient le genre romanesque durant la période transitionnelle, s'éloignant d'une écriture réaliste politiquement engagée, courante durant l'apartheid, pour se tourner vers une écriture de l'intime qui met en lumière les traumatismes d'un passé national qui hante le présent. Puis, nous étudions dans les trois parties suivantes comment les auteures émergeant durant la période post-transitionnelle explorent des genres jusqu’ici peu utilisés par les femmes noires sud-africaines : le Bildungsroman, le roman policier et la chick lit, mettant en mots les peurs et les angoisses de la nouvelle Afrique du Sud. Revisitant des genres européens, pour certains populaires, à travers une perspective féminine noire nouvelle, ces auteures continuent d'innover tant dans les thématiques abordées que dans une écriture fondée sur le mélange. Le roman devient un moyen subversif pour critiquer une société patriarcale fortement occidentalisée, qui ne doit pas renier son passé afin de faire face aux nouveaux défis à venir. / The South African political transition from a repressive system to a democratic one opened new spaces to a marginalized part of the population among whom the black woman to express themselves, such as the Truth and Reconciliation hearings. This black feminine voice, made free by the political transition is reflected through the development of a literary female production. It gave way to the emergence of new novelistic forms, analysed in our study through ten novels written by eight different female writers between 1998 and 2011: S. Magona, K.L. Molope, K. Matlwa, A.N. Sithebe, A. Makholwa, H.J. Gololai, Z. Wanner and C. Jele. In a first part, we analyse the way these authors rewrite the novel during the transitional period, moving away from a realistic writing, deeply involved in politics and largely used during the apartheid era, towards a more intimate way of writing which reflect the traumas of a national past haunting the present. Then, we examine in three parts how the writers emerging during the post-transitional period explore new genres, rarely used by black South African women until then, namely the Bildungsroman, detective fiction and chick lit, which reflect their fears in the new South Africa. These authors rewrite these European genres, among which popular ones, through a new feminine perspective, thus innovating the themes they deal with and creating a literature made of mixtures. The European novel becomes a subversive tool to criticise a patriarchal and Europeanised society, which, according to these authors, should not deny the past in order to solve the new challenges coming.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017LARE0036 |
Date | 15 September 2017 |
Creators | Nelaupe, Emmanuelle |
Contributors | La Réunion, Duboin, Corinne |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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