S'appuyant sur une approche historique, cette thèse interroge le processus de formation et de transformation de la capitale du Mozambique, et pour ce faire analyse les liens qui se sont noués, au cours des XIXème et XXème siècles, entre changements économiques, transformations institutionnelles et évolutions des formes urbaines. Située en position excentrée par rapport au reste du Mozambique, et proche de l'Union Sud-Africaine, Lourenço Marques passe successivement du statut de factorerie, à celui de bourg, puis de ville portuaire. La création, au cours du XIXème siècle, des axes de liaison, routier puis ferroviaire, avec le Natal fait de Lourenço Marques le débouché maritime des produits miniers d'Afrique du Sud et explique le développement économique de la ville. Pendant toute la période de sa formation, ce sont les plans d'urbanisme, élaborés par des ingénieurs militaires puis des architectes venus de Lisbonne, qui encadrent les extensions de la ville devenue capitale de la Province du Mozambique. Comme de nombreuses villes coloniales, Lourenço Marques devient le terrain d'expérimentation de méthodes de planification (tracés viaires, lotissement, zonage), élaborées dans différents pays européens, dont le Portugal. Pendant toute la période coloniale, ingénieurs et architectes portugais réussissent tant bien que mal à maîtriser la croissance de la ville européenne, restreignant l'accès des « africains » à cette dernière. La création à proximité du centre-ville d'un quartier « indigène » témoigne d'une volonté de séparation raciale de la part des colonisateurs. L'accession en 1975 du Mozambique à l'indépendance se traduit par l'exode des portugais et l'ouverture des portes de la ville aux africains. Cette décision soudaine produit une sorte d'appel d'air pour la population des campagnes et amorce un processus de croissance démographique rapide de Lourenço Marques devenue Maputo. Multipliant les plans d'urbanisme (qui ne sont jamais approuvés), les autorités du Mozambique indépendant rencontrent de plus en plus de difficultés à maîtriser un processus de développement qui se traduit notamment par de nombreux quartiers informels (lotissements, bidonvilles) et peinent à développer les activités économiques garantissant des emplois stables aux nouveaux habitants. / This thesis is based on a historical approach. It addresses the process whereby the capital city of Mozambique was shaped and transformed, and analyses the links that appeared during the 19th and 20th centuries between economic change, institutional transformations and the evolution of urban morphology. The location of Lourenço Marques is peripheral in Mozambique. The city is close to the Union of South Africa, and was originally a trading outpost. It later became a feitoria, small town, then a coastal city. The creation of road and, later, of rail networks with the Transvaal in the 19th century meant that Lourenço Marques became the maritime gateway for South African mining products, which explains the city's economic development. During the period in which the city was shaped, its extensions were managed through plans drawn up by engineers and army officials, and, later, by architects who came from Lisbon. It is at this point in time that the city became the capital of the Province of Mozambique. Like many other colonial cities, Lourenço Marques was subject to a wide range of planning experiments (street patterns, subdivisions, zoning) designed in various European countries, including Portugal. During the entire colonial period, Portuguese engineers and architects somehow managed to contain the growth of this European town, by restricting African people's access to it. The fact that a quarter was created near the city centre for the “indigenous population” reflects the fact that colonizers wanted racial separation. When Mozambique became independent in 1975, the Portuguese exodus took place and the city was opened up to African people. This sudden decision generated mass immigration from the countryside and initiated the rapid demographic growth of Lourenço Marques, whose name then became Maputo. The authorities of Mozambique came up with many town planning documents (which were never approved), and found it increasingly difficult to manage the development process – many informal quarters appeared (subdivisions and shanty towns) – and to generate economic activities that would give permanent jobs to the new population.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014GRENH012 |
Date | 17 June 2014 |
Creators | Vales, Teodoro Cândido |
Contributors | Grenoble, Novarina, Gilles |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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