Ce travail se fonde sur la littérature critique existante sur les drones militaires, des études de cas et le travail de Michel Foucault sur le biopouvoir pour mettre en évidence les ressorts du pouvoir immunitaire. Nous cherchons à définir la logique immunitaire et à montrer ses ramifications en utilisant une de ses incarnations : les avions sans pilote utilisés à des fins militaires pour la surveillance et le bombardement par les États-Unis notamment. Ce travail analyse principalement les relations de pouvoir auxquelles sont soumis les corps dans l’assemblage. Si les travaux actuels ont insisté sur la place du corps du pilote de drone, ou opérateur, dans l’assemblage disciplinaire, notre étude des corps au sol comme partie intégrante du dispositif homme-machine met en évidence une logique constitutive du nous et du eux. La souveraineté est en effet le mécanisme qui fonde un groupe sur le commun, en excluant les autres, et qui trace ses frontières sur le principe de préservation de ce groupe. Ces frontières peuvent être celles d’un État, du monde occidental, mais aussi de certains quartiers, dans les villes, plus rentables que d’autres. Ce souci de préservation d’une communauté va aller de pair avec le développement d’un racisme institutionnalisé servant à organiser les vies à protéger et celles qu’on peut abandonner et même, et c’est pour cela que le pouvoir immunitaire superpose biopouvoir et pouvoir souverain, à éliminer si l’on estime qu’elles posent une menace. / This work draws on the existing critical literature on drone warfare, case studies and Michel Foucault’s work on biopower to highlight how immunity unfolds. I seek to define immunity by using one of its embodiments: pilotless devices used in contemporary conflicts for surveillance and bombing, mostly by the United States. This work mainly analyses the power relations to which the bodies that form the drone assemblage are subjected. If current analyses have insisted on the position of the drone pilot, or drone operator, in the disciplinary assemblage, my focus on the bodies on the ground as an essential part of the man-machine apparatus shows a way of constituting us and them. Sovereignty is indeed the mechanism by which a group constitutes itself on what they have in common, excluding others, and which confuses its borders with the principle of preservation. These borders can be those of a State, of the western world, but also of some city neighbourhoods. This obsession with community preservation is going to develop in parallel with institutionalised racism, which serves to organise lives which must be protected and those which can be abandoned and even killed if considered a threat. This is why I argue that biopower and sovereign power overlap in immune power.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA080030 |
Date | 30 March 2017 |
Creators | Portron, Margaux |
Contributors | Paris 8, Kullashi, Muhamedin |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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