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De la Black Consciousness à la Nouvelle Afrique du Sud : enjeux d'une poésie engagée / From the Black Conciousness movement to the New South Africa : a committed poetry

Le système d'apartheid en Afrique du Sud, de 1948 à 1992, a notamment eu pour méthode et objectif la négation totale voire l'anéantissement de la parole de la population noire. Cette caractéristique inhérente à tout système d'oppression s'est imposée violemment en Afrique du Sud par l'institutionnalisation implacable d'un système raciste fondé sur l'exploitation de la population noire. A cette violence a répondu une résistance qui, sous diverses formes (action politique et syndicale, arts, parmi lesquels la littérature), a lutté pendant plusieurs décennies pour reconstruire une identité noire, participer à l'écriture de l'histoire et établir les fondements d'un état démocratique. La poésie s'est particulièrement manifestée, à partir des années 1960-1970, comme une force de résistance et de combat propre à créer puis animer une volonté collective de détruire les structures d'oppression. La prise de parole par les poètes, s'appuyant notamment sur les modes de l'oralité, a pu poser les enjeux cruciaux des rapports entre poétique et politique. Le mouvement de la Black Consciousness s'est donc aussi structuré dans et par une parole poétique qui a su s'emparer de la langue, des mots et des choses dans un processus dialogique. Cette dynamique ne s'est pas arrêtée lors de la transition politique de l'Afrique du Sud. Au contraire, les voix poétiques sud-africaines demeurent aujourd'hui une force disruptive et constructive à la fois, et s'affirment comme les acteurs essentiels de la déconstruction et de la production des discours de la nouvelle Afrique du Sud. A la lumière notamment des oeuvres de Frantz Fanon, il s'agit de définir des outils d'analyse et de compréhension d'une poésie qui s'est voulue pratique et expérience dans une perspective humaniste où le langage occupe une place essentielle. / From 1948 to 1992, the apartheid system in South Africa aimed at systematically denying or even destroying the black population's speech. As a parameter of any oppressive system, the denial of speech was violently and ruthlessly enforced through an institutionalised racist system based on the exploitation of the black population. A resistance movement, therefore, took shape in political movements, unions, and arts, among which literature, and fought for decades to rebuild a black identity, to take part into the writing of history and to establish the foundations of a democratic state. During the 1960s and 1970s, poetry became a considerable force of resistance and struggle, whose aim was to create and sustain the collective will to pull down the structures of oppression. The seizure of speech by poets who recycled the techniques of oral literatures allowed the identification of the crucial relationships between poetics and politics. The Black Consciousness movement was thus structured in and by a poetic speech that appropriated language, words and things through a dialogical process. In spite of major political changes, that dynamics continued during South Africa's political transition, and the poetic voices in contemporary South Africa remain a force that is both disruptive and constructive. It is therefore necessary to define and develop tools for the analysis of the Black Consciousness poetry; the works of Frantz Fanon will prove enlightening in the understanding of a poetry which was a practice and an experiment, fighting for a humanistic perspective based on language.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2013LORR0060
Date22 June 2013
CreatorsRémond, Françoise
ContributorsUniversité de Lorraine, Samin, Richard
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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