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Fabrique et réversibilité de l’autorité dans l’œuvre de Pierre Michon

Le présent mémoire étudie les relations ambivalentes qu’entretient l’œuvre de Pierre Michon avec les positions d’autorité filiale, linguistique, littéraire et historique. Le rapport double – entre destitution et idéalisation de l’autorité – agit comme une matrice symbolique à partir de laquelle l’auteur déploie une série d’oppositions qui régissent ses récits et sa propre fonction auctoriale : le père et le fils, l’illettré et le beau parleur, la gloire et la chute, l’image et l’icône, le corps et la lettre. De ces positions, trois thèmes principaux font saillie : le transfuge culturel, le « grand écrivain » et le tyran révolutionnaire. Ces thématiques fonctionnent sur trois échelles – sociofamiliale, littéraire, politico- historique – qui régissent la structure tripartite du mémoire.
Dans le premier chapitre, j’analyse l’émergence des Vies minuscules (1984), livre de huit hagiographies où le rapport entre l’exiguïté culturelle du milieu d’origine et l’imposture linguistique se pose comme principale tension énonciative. Le deuxième chapitre porte sur la destitution et la glorification de trois figures d’auteurs (Rimbaud, Beckett, Faulkner), par le biais de l’ambivalence structurale du corps faillible, du mythe et de l’iconographie. Le troisième chapitre, sur Les Onze (2009), traite de la fabrique de l’autorité politique dans sa relation avec les structures pulsionnelles et la représentation du pouvoir. Par le passage d’un chapitre à l’autre est ainsi tracé le fil d’Ariane des fictions michoniennes : toute autorité est réversible parce que basée sur une négativité fondamentale qui rend impossible l’appropriation absolue du symbolique. / This thesis examines the ambivalent relationship that Pierre Michon's work maintains with positions of filial, linguistic, literary and historical authority. This twofold relationship - between destitution and idealization of authority - acts as a symbolic matrix from which the author deploys a series of oppositions that govern his narratives and his own auctorial function: father and son, the illiterate and the smooth talker, glory and decline, image and icon, body and letter. From these positions, three main themes protrude: the cultural transfuge, the "great writer" and the revolutionary tyrant. These themes operate on three scales - socio-familial, literary, politico-historical - which govern the tripartite structure of the thesis. In the first chapter, I analyze the emergence of Vies minuscules (1984), a book of eight hagiographies in which the relationship between the cultural exiguity of the native milieu and linguistic imposture is posited as the main enunciative tension. The second chapter focuses on the destitution and glorification of three authorial figures (Rimbaud, Beckett, Faulkner), through the structural ambivalence of the fallible body, myth, and iconography. The third chapter, on Les Onze (2009), deals with the manufacture of political authority in its relation to drive structures and the representation of power. The passage from one chapter to the next thus traces the Ariadne's thread of Michonian fictions: all authority is reversible because it is based on a fundamental negativity that makes absolute appropriation of the symbolic impossible.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/33031
Date12 1900
CreatorsLeduc-Frenette, Justin
ContributorsHarel, Simon
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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