Cette thèse propose une approche qualitative du métabolisme urbain à partir du cas des flux de déchets au Caire (Égypte) et à Lyon (France). Il s’agit de dépasser l’impossibilité présumée de la comparaison de cas d’études a priori très éloignés (selon un axe Nord/Sud) en proposant une grille de lecture centrée sur la multiplicité des infrastructures sociales et techniques permettant la circulation et la transformation de ces matières. Elle se penche plus particulièrement sur les flux dits cataboliques permettant de décrire l’ensemble des étapes de transformations et de circulation de la matière permettant la « mort sociale des objets » entendue comme une protection hygiénique et critique à l’égard de leur dangerosité. L’analyse du déploiement des flux cataboliques à travers les milieux urbains permet ainsi de mettre en avant les formes prises par le contrôle de ces flux. Cette formalisation est ici présentée comme un arraisonnement du milieu, pensé comme une mise en ordre des milieux par des pratiques hétérogènes de codage et de surcodage. Ces notions permettent d’identifier un modèle d’urbanisation occidental pensé comme une mise en ingénierie des milieux urbains (ingénierie mésologique). Cette grille de lecture se conçoit comme un « troisième terme » permettant de faire dialoguer des cas d’étude souvent considérés incommensurables en raison d’une approche tératologique des modèles de développement urbain du Sud. Cette approche est marquée par une volonté de justice épistémologique entrant dans le cadre de la refondation postcoloniale des études urbaines et par la volonté de participer au développement de ce que Souleymane Bachir Diagne nomme un « universalisme de traduction ». À partir de ce cadre théorique sont analysés le fonctionnement et les évolutions historiques et contemporaines des pratiques d’arraisonnement gouvernementales ou non des flux cataboliques au Caire et à Lyon dans le contexte du déploiement du métabolisme capitaliste contemporain. / This thesis intend to formulate a qualitative analysis of urban metabolism based on the study of waste circulations in Cairo (Egypt) and Lyon (France). I propose here an analytical framework centered on multiple social and technical infrastructures allowing the circulation and transformation of matter to overlook assumptions of incommensurability of Northern and Southern urban contexts. Catabolic flows are presented as a way of encompassing the whole of the process of the « social death of things » understood as a practice of protection from the hygienic and critic hazards of waste. Such flows are deployed by an effort of enframing urban milieus through heterogeneous practices of coding and overcoding. Those notions help me to identify an western form of urbanization relying on an engineering of urban milieus (mesologic engineering). This theoretical frame is thought as a « third term » allowing a discussion between cases oftenly considered as incommensurable because of teratological understanding of urban development in the South. The idea is to set up what Souleymane Bachir Diagne calls an « universalism of translation » in line with postcolonial inquiries of a necessary renewal of urban theories through the study of southern urban experiences. Starting there, catabolic flows are studied through the analysis of enframing practices in Lyon and Cairo in the context of contemporary capitalist metabolism.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017GREAH028 |
Date | 14 December 2017 |
Creators | Desvaux, Pierre |
Contributors | Grenoble Alpes, Houssay-Holzschuch, Myriam, Verdeil, Eric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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