Introduction : La pandémie de COVID-19 a eu un impact négatif sur la santé mentale de la population. Les médias sociaux ont aussi largement contribué à la propagation des théories du complot sur la pandémie. Cependant, l’impact spécifique des diverses sources d’information et des croyances complotistes sur le fardeau psychologique de la pandémie au Canada reste encore méconnu. Objectifs : Ce mémoire vise à mesurer l’association entre l’exposition à différentes sources d’information sur la pandémie et les symptômes anxiodépressifs dans la population adulte du Canada, puis à analyser le rôle modérateur des croyances complotistes sur cette relation. Méthodes : Il s’agit d’une analyse secondaire des données d’une enquête transversale internationale en ligne à propos de l’impact des communications médiatiques sur les réactions psychologiques et comportementales à la pandémie. Les données analysées sont celles des participants canadiens de la collecte de novembre 2020 (n=9 522 adultes). Les quartiles (Q) d’intensité d’utilisation des sources institutionnelles, des médias traditionnels et des sources informelles (ex. : médias sociaux) ont été inclus dans des analyses de régression logistique multivariable ayant pour variables dépendantes les symptômes anxieux (GAD-7) ou dépressifs (PHQ-9). Dans des modèles subséquents, l’ajout d’un terme d’interaction a permis de tester l’effet modérateur des croyances complotistes sur l’association entre l’utilisation des sources informelles et les symptômes anxiodépressifs. Résultats : Une utilisation élevée des sources informelles est associée à une plus grande probabilité de symptômes anxieux (Q4 : ratio de cotes ajusté (RCa)=1,35 [IC95% : 1,12-1,64]), mais pas dépressifs. L’utilisation des sources institutionnelles est associée à une probabilité accrue de symptômes anxieux (Q3 : RCa=1,28 [1,07-1,52] ; Q4 : RCa=1,46 [1,20-1,78]) et dépressifs (Q4 : RCa=1,41 [1,17-1,69]). Les résultats pour l’utilisation des médias traditionnels ne sont pas statistiquement significatifs. Les croyances complotistes sont associées à une probabilité plus élevée de symptômes anxieux (Q3 : RCa=1,34 [1,10-1,62] ; Q4 : RCa=1,94 [1,60-2,35]) et dépressifs (Q2 : RCa=1,31 [1,10-1,56] ; Q3 : RCa=1,44 [1,21-1,73] ; Q4 : RCa=2,43 [2,03-2,92]). Toutefois, l’interaction entre les croyances complotistes et les sources informelles d’information n’est pas statistiquement significative. Conclusion : Ces résultats suggèrent la possibilité de moduler les interventions de santé publique en fonction des habitudes de consommation de l’information et du niveau de croyances complotistes pour mieux cibler et soutenir les personnes présentant un risque accru de développer des symptômes anxieux ou dépressifs. / Introduction: The COVID-19 pandemic has had a negative impact on the mental health of the population. Social media and their display algorithms have also made it possible to disseminate conspiracy theories about the pandemic in the public space. However, the contribution of various sources of information and conspiratorial beliefs to the psychological burden of the pandemic in Canada is not well known. Objective: This thesis aims to measure the association between exposure to different sources of information on the pandemic and anxio-depressive symptoms in the general adult population of Canada, then to analyze the moderating role of conspiracy beliefs on this association. Methods: This is a secondary analysis of data from an international online cross-sectional survey about the impact of media communications on psychological and behavioral reactions to the pandemic. The data analyzed are those of Canadian participants from the November 2020 collection phase (n=9,522 adults). Quartiles (Q) of intensity of use of institutional sources, traditional media and informal sources (including social media) were included in logistic regression analyzes with anxious (GAD-7) or depressive (PHQ-9) symptoms as dependent variables. An interaction term between conspiratorial beliefs and informal sources was added in separate models to examine their potential joint effect. Results: Significant use of informal sources is associated with a greater probability of having anxious symptoms (Q4: adjusted odds ratio (aOR)=1.35 [95% CI: 1.12-1.64]), but not depressive symptoms. The use of institutional sources is associated with an increased probability of both anxiety symptoms (Q3: aOR=1.28 [1.07-1.52]; Q4: aOR=1.46 [1.20-1. 78]) and depression symptoms (Q4: aOR=1.41 [1.17-1.69]). The use of traditional media is not associated with anxious or depressive symptoms. Conspiratorial beliefs are associated with an increased likelihood of symptoms that are both anxious (Q3: aOR=1.34 [1.10-1.62]; Q4: aOR=1.94 [1.60-2.35]) and depression (Q2: aOR=1.31 [1.10-1.56]; Q3: aOR=1.44 [1.21-1.73]; Q4: aOR=2.43 [2.03-2.92]). However, the interaction between conspiracy beliefs and informal sources of information is not significant. Conclusion: These results suggest the possibility of modulating public health interventions according to information consumption habits and the level of conspiratorial beliefs, to better target and support people at increased risk of developing anxious or depressive symptoms.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32145 |
Date | 05 1900 |
Creators | Coderre, Alexandre |
Contributors | Moullec, Grégory, Généreux, Mélissa |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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